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Troubles du sommeil : se tester à la maison

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 03/12/2002 - 00h00
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Les Prix biennaux Siemens ont été remis à deux équipes : une francophone et une néerlandophone. Le prix francophone a récompensé le travail du Pr Robert Poirrier et de Bernard Beckers sur le dépistage de troubles respiratoires durant le sommeil.

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Cette affection touche environ 2% des femmes et 4% des hommes. Or, même si la personne en est inconsciente, ce trouble respiratoire induit une perturbation de son sommeil qui n'est pas sans conséquence comme on le verra. Pour compenser, le dormeur se réveille plusieurs fois durant la nuit et le plus souvent inconsciemment : le meilleur exemple est l'apnée du sommeil. (voir FR http://www.e-sante.be/francais/article.asp?idarticle=314&idrubrique=413)

En cascade

Ses conséquences sont fâcheuses. Tout d'abord, sans une bonne nuit réparatrice, ces personnes éprouvent des accès de sommeil pendant la journée avec un risque accru d'accidents de la route ou du travail. Ensuite, des études récentes ont montré que ces troubles de la ventilation ont un impact sur le développement de maladies cardio-vasculaires comme l'hypertension, l'infarctus ou la thrombose cérébrale. Ils peuvent même induire des troubles de la mémoire. Avant d'entamer un traitement pour prévenir ces troubles du sommeil et donc permettre au patient de dormir des nuits complètes, il est indispensable d'identifier la source du problème. Ceci ne se faisait que, grâce à un enregistrement polysomnographique, chargé de montrer sous forme d'un tracé toutes les phases de sommeil par lesquelles passe le patient. Cet examen exige de la part de ce dernier qu'il passe au moins une nuit dans une unité spéciale, ce qui peut être perturbant et, dans tous les cas, coûteux. De plus, les demandes sont nombreuses et le peu de places disponibles diffère l'obtention d'un diagnostic, et donc du traitement ad hoc.

Invention belge

L'invention des lauréats est ingénieuse tant elle est simple dans sa conception. Ils ont remarqué que le mauvais dormeur présentait presque toujours la bouche ouverte durant son sommeil. Le Centre d'Etude des Troubles de l'Eveil et du Sommeil (CETES) de l'université de Liège a donc mis au point un appareil permettant d'étudier ce phénomène. En pratique, pour le patient cela se compose de deux pastilles à apposer au-dessus et en dessous de la bouche. Ces deux pastilles envoient un signal magnétique comme le ferait un aimant. L'une des deux pastilles émet une onde, l'autre la recoit. Toute perturbation dans ce couple émission-réception sera enregistrée et retenue sur un tracé. Cette mesure et l'appareillage totalement portable sont beaucoup plus simples et moins coûteux que l'enregistrement polysomnographique. De plus, l'appareil mesure aussi dans quelles conditions le dormeur récupère une ventilation normale. Cette mesure était très difficile à obtenir auparavant.

A terme, l'appareil liégeois pourrait remplacer les enregistrements polysomnographiques dans bon nombre de cas et cela au domicile du patient et non plus en unité hospitalière spécialisée… On y gagnera donc en confort et en dépenses de soins !
Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 03/12/2002 - 00h00 Remise du prix biennal Siemens, Fonds National pour la Recherche Scientifique, Bruxelles, 25-11-2002
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