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Syndrome de l'intestin irritable

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Le syndrome de l'intestin irritable traduit un ensemble de symptômes très incommodants, qui touche environ 15 % de la population, davantage les femmes que les hommes. Après le rhume, c'est la deuxième cause d'absentéisme au travail.

Même si le stress n'en est pas une cause directe, il est fortement lié au syndrome. C'est sans doute pour cette raison que le problème touche surtout les jeunes adultes, qui sont appelés à prendre les plus grandes responsabilités de leur vie (travail, mariage, famille, achat d'une maison). On remarque d'ailleurs que, si le syndrome est chronique, il a tendance à s'atténuer avec l'âge.

Il importe de souligner que le syndrome de l'intestin irritable n'évolue jamais vers une maladie. Il ne cause ni maladie inflammatoire de l'intestin, ni cancer intestinal, et il n'entraîne pas la mort. C'est un trouble bénin, qui peut toutefois devenir très incommodant.

On remarque d'ordinaire les symptôme suivants :

  • douleurs abdominales (maux de ventre) après les repas ou pendant les périodes de stress, qui peuvent durer deux ou trois heures, même plus longtemps ;
  • diarrhée, constipation ou alternance des deux ;
  • ballonnements, crampes et flatulences ;
  • inconfort ;
  • besoin urgent d'aller à la selle ;
  • parfois migraines et insomnie.

Fragilité de l'intestin On a longtemps cru que ce problème résultait d'une inflammation de l'intestin. On sait maintenant qu'il n'en est rien. Les recherches les plus récentes attestent que le syndrome de l'intestin irritable n'est pas dû à une anomalie intestinale mais, plus simplement, à une hypersensibilité, à une fragilité de l'intestin. Il s'agit donc d'un intestin plus "capricieux" qui réagit, par des spasmes et des contractions, à des facteurs comme le stress quotidien ou qui est provoqué par différents événements (divorce, deuil, perte d'emploi, etc.), les changements hormonaux et la consommation de certains aliments. Les scientifiques n'ont pas encore pu préciser la raison exacte de cette fragilité, mais il semble que l'hérédité ne soit pas, à elle seule, responsable du problème.

Pour soulager la douleur Lorsque vos maux de ventre se manifestent, reposez-vous, si possible. Allongez-vous et déposez une bouillotte d'eau chaude ou un coussin chauffant sur votre abdomen. Respirez profondément et détendez-vous. Sachez que les analgésiques ne règlent rien et que la chronicité des symptômes risque de susciter une dépendance à ces médicaments. Se détendre Le stress est étroitement lié au syndrome de l'intestin irritable. Tout ce qui contribue à vous détendre devrait aussi soulager ou prévenir vos symptômes. Dormez suffisamment et, tous les jours, consacrez au moins 30 minutes à vous délasser en prenant un bain chaud ou en écoutant une musique douce. Le plus souvent possible, pratiquez une activité que vous aimez. Apprendre à gérer le stress La méditation, la visualisation, les massages, l'autohypnose ou toute autre technique de relaxation vous aidera à maîtriser votre stress. Une activité physique pratiquée régulièrement (au moins trois fois par semaine) est également un bon moyen d'évacuer le stress. Parlez-en à votre médecin. Noter les facteurs de stress dans un journal de bord Considérez votre intestin comme un baromètre interne de vos émotions. Ainsi, si les douleurs surviennent quand vous devez prendre la parole en public, ou assister à des réunions familiales, par exemple, il est utile de déterminer ce qui vous angoisse. Limiter impérativement la consommation de certains aliments Si vous remarquez que certains aliments provoquent des maux de ventre, il vaudrait mieux en diminuer la consommation. Sachez que les matières grasses sont un puissant stimulant des contractions de l'intestin. Par conséquent, éliminez au maximum sauces grasses, fritures, pâtisseries et fast food. Méfiez-vous des aliments épicés et de ceux qui causent des flatulences (oignons, choux, haricots, brocoli et chou-fleur, surtout), généralement mal tolérés par un intestin irritable. Boissons à redouter Le café peut devenir une source de problèmes, car la caféine semble souvent mal supportée par un intestin fragile. En outre, les hydrates de carbone complexes contenus dans la bière et les tannins qu'on trouve dans le vin rouge risquent fort d'exacerber les symptômes. Évitez-les. Ajouter des fibres à son alimentation Les fibres sont particulièrement efficaces contre la diarrhée et la constipation. Les meilleures fibres à ajouter à votre alimentation sont les fibres non solubles contenues dans le son, les grains entiers, les fruits et les légumes. Mais si vous n'êtes pas habitué à en consommer, allez-y graduellement : une augmentation trop rapide de la quantité de fibres dans votre régime alimentaire peut entraîner des flatulences. Prendre des graines de psyllium pour favoriser la régularité Si vous êtes gravement et continuellement constipé, vous pouvez utiliser des laxatifs naturels, à base de graines de psyllium broyées. En vente libre dans les pharmacies, ces produits (Transilane, Parapsyllium) ne créent pas d'accoutumance pendant de longues périodes, contrairement aux laxatifs chimiques. Boire beaucoup Afin d'assurer le bon fonctionnement de votre intestin, il vous faut boire suffisamment, soit entre six et huit verres d'eau (éventuellement de jus de fruits ou de légumes) par jour. S'assurer qu'il ne s'agit pas d'intolérance alimentaire Les maux de ventre peuvent parfois être la conséquence d'une intolérance au lactose (présent dans les produits laitiers) ou au sorbitol (présent dans les gommes à mâcher). Cela signifie que votre organisme a de la difficulté à les absorber. Pour savoir s'il s'agit d'intolérance, éliminez ces substances de votre alimentation pendant quelques jours et voyez comment votre intestin réagit. S'informer Vous trouverez à l'Association du syndrome de l'intestin irritable quantité de renseignements, de conseils et un bon soutien. N'hésitez pas à la contacter. L'Association a une adresse Internet : www.cam.org/~asii.

  • Vos symptômes vous inquiètent ou sont devenus plus importants.
  • Vous perdez du poids (cela peut indiquer une maladie).
  • Vous avez du sang dans vos selles (cela peut indiquer une maladie).
  • Vous désirez plus de renseignements sur le sujet.

Les symptômes du syndrome sont suffisamment typiques pour que le médecin puisse poser son diagnostic à partir d'un questionnaire et d'un examen physique. Parfois, pour éliminer la présence de maladies sous-jacentes, des prises de sang, des échantillons de selles, des radiographies de l'estomac et de l'intestin, une endoscopie de l'appareil digestif (examen à l'aide d'une petite lumière) et une manométrie (examen qui permet d'étudier les mouvements de l'intestin) peuvent être requis.

S'il s'agit d'une maladie sous-jacente, on entreprend le traitement requis. S'il s'agit du syndrome de l'intestin irritable, les conseils pratiques (voir plus haut) suffisent habituellement à maîtriser le problème. L'aide d'une diététicienne est parfois nécessaire. Lorsque ces moyens restent sans effet, le médecin peut recourir à la médication. Il prescrit des antispasmodiques, capables de régulariser les mouvements de l'intestin. Les prokinétiques (Motilium) quant à eux, stimulent l'intestin. Des antidépresseurs agissant sur la sérotonine (Prozac, Paxil) ou l'amytriptiline donnent de bons résultats sur la sensibilité intestinale, même si les mécanismes sont encore mal compris. Pour certaines personnes, la psychothérapie se révèle un soutien important dans la gestion des symptômes, compte tenu que les émotions semblent agir sur la motricité des intestins. Il faut se souvenir que le traitement du syndrome de l'intestin irritable est personnalisé. Il n'existe pas de réponse toute faite ou universelle. La connaissance de soi, de ses symptômes et une collaboration entre le patient et le médecin sont essentielles pour explorer les façons de régler le problème.

Publié par <a href="/taxonomy/term/19076" hreflang="fr">Dr Victor Plourde</a> le 06/09/2001 - 02h00 Guide familial des maladies publié sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Média, 2001
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