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Syndrome du canal carpien

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Le canal (ou tunnel) carpien est un conduit situé dans le poignet et par lequel passent huit tendons ainsi que le nerf médian, un nerf qui part du cou, passe par l'aisselle et descend le long du bras jusque dans la main. Ce nerf a notamment pour fonction d'assurer la sensibilité de la région palmaire (la paume de la main), du pouce, de l'index, du majeur et de la moitié de l'annulaire.

Le syndrome du canal carpien se décrit comme la compression du nerf médian. Cette compression bloque la circulation sanguine, de sorte que le nerf ne peut plus assumer ses fonctions normalement. À moins d'une intervention chirurgicale, le nerf ne se "décoince" pas tout seul. À long terme (entre deux et cinq ans), la compression du nerf médian risque d'atrophier le muscle qui se trouve à la base du pouce (et qui s'appelle l'éminence thénar), ce qui se traduit par une perte de la force du pouce. C'est malheureusement un processus irréversible et qui passe souvent inaperçu (la douleur est mise sur le compte des rhumatismes ou de l'arthrite, par exemple).

La progression des symptômes du syndrome du canal carpien se traduit de la façon suivante :

  • engourdissement de plus en plus prononcé de la main (lourdeur, insensibilité et difficulté à la mouvoir) ;
  • apparition de crampes ;
  • faiblesse et la perte graduelle de la dextérité (difficulté à tenir un crayon ou un objet, à serrer la main) ;
  • douleur qui peut se propager dans tout le bras, dans l'épaule et parfois dans le cou lorsqu'on utilise la main (pour écrire, conduire, tricoter, etc.) ;
  • engourdissement permanent qui s'installe ;
  • douleur aiguë dans la main, qui réveille la nuit.

Mauvaise posture Le syndrome du canal carpien se rencontre de plus en plus souvent chez des personnes qui utilisent un ordinateur. De fait, garder longtemps et régulièrement les mains en hyperextension sur un clavier (poignets très étirés par rapport à leur position naturelle) risque d'entraîner le blocage du nerf médian. Aux États-Unis, ce syndrome est reconnu comme une maladie professionnelle, ce qui n'est pas encore le cas au Québec. Mouvements répétitifs Les travailleurs manuels soumis à des mouvements répétitifs (opérateurs de marteau-piqueur, couturières, tricoteuses, bouchers, ouvriers sur une chaîne de montage, etc), de même que les musiciens, sont aussi sujets au syndrome du canal carpien.

Soulager la douleur En attendant de consulter le médecin, vous pouvez prendre des anti-inflammatoires ou de l'acétaminophène aux doses recommandées. Tous deux diminuent la douleur. Éviter de travailler "à froid" Prenez le temps de réchauffer vos muscles et vos articulations avant de commencer votre activité. Par exemple, faites des rotations des poignets et des mouvements des bras ou passez vos mains sous l'eau tiède. La chaleur crée une vasodilatation qui facilite la circulation sanguine et prévient la compression du nerf médian. Surveiller sa posture L'ergonomie a une importance particulière dans la prévention du syndrome du canal carpien. Assurez-vous que votre chaise de travail est à la bonne hauteur, de façon à ce que vos bras et vos poignets gardent une position naturelle lorsque vous vous servez d'un ordinateur. Il ne faut pas qu'il y ait surextension, c'est-à-dire que votre corps et vos bras ne doivent pas forcer les mouvements. Installez-vous le plus confortablement possible et équipez-vous d'une bonne chaise, avec appuie-bras. Apprenez aussi à travailler en gardant vos mains dans une position neutre. Comment ? En ayant les poignets légèrement tournés de côté, main très légèrement courbée et paume ouverte, comme si vous teniez une bouteille. Les doigts ne reposent plus sur les touches, ils sont placés un peu plus sur le côté du clavier. Pas facile, direz-vous ! Avec un peu d'entraînement et de discipline, vous vous y habituerez ! Faire des pauses Si vous effectuez des tâches répétitives qui sollicitent vos poignets, marquez une pause de cinq minutes toutes les heures. Stabiliser les poignets Les couturières, les opérateurs d'outils à mouvements répétitifs (comme le marteau-piqueur) et les joueurs d'instruments de musique ont avantage à stabiliser leurs poignets par des orthèses de poignets (communément appelées "bracelets de force"). Il s'agit en fait d'un bracelet en tissu qui se ferme par un velcro et qui empêche tout mouvement d'hypertension. Vous pouvez vous en procurer en pharmacie, sans ordonnance. Si vous tapez souvent au clavier, sachez qu'il existe des coussinets (petits coussins gonflables attachés au poignet par une bande velcro) qui aident à garder le poignet dans un axe naturel pendant que vous travaillez. Vous en trouverez chez votre fournisseur de produits informatiques. Sur le même principe, il existe des coussinets que l'on fixe sur le bureau ou sur le bord du clavier. Solidifier vos poignets Renforcez les muscles et les articulations du poignet par des étirements et des sports qui les sollicitent (tennis, golf, quilles, etc.) ou faites cet exercice très simple : les bras étendus sur une table, paume vers le haut, prenez une boîte de conserve pleine dans la main et soulevez l'avant-bras (jusqu'à l'épaule) une dizaine de fois. Répétez avec l'autre main.

  • Vos mains sont par moment engourdies et ce problème dure depuis plus de trois semaines (plus on retarde la consultation, plus la rééducation sera longue).
  • L'engourdissement que vous ressentez s'accompagne d'une perte de sensibilité et de dextérité.
  • La douleur vous réveille la nuit.

Pour poser un diagnostic précis, le médecin doit prescrire un électromyogramme (EMG). Cet examen consiste, à l'aide de fines aiguilles placées dans le muscle du poignet, à administrer de petits chocs électriques afin d'évaluer la vitesse de conduction du nerf et la réponse musculaire. Il demande également des examens complémentaires pour éliminer d'autres maladies qui présentent les mêmes symptômes que le syndrome du canal carpien.

Plus le médecin intervient tôt, de préférence dans les six mois suivant l'apparition des symptômes, plus la récupération est facile et rapide. En attendant la chirurgie, et si la douleur est vraiment intolérable, des injections de cortisone dans les zones douloureuses peuvent apporter un soulagement temporaire. Le médecin peut aussi recommander le port d'une attelle durant la nuit pour garder la main et le poignet droits, cela afin d'éviter des mouvements provoquant la douleur. La chirurgie demeure le seul moyen de régler le problème définitivement. Elle peut être pratiquée de deux façons : la méthode la plus utilisée et la moins traumatisante est la technique endoscopique. Le médecin pratique une incision d'environ un centimètre à la base de la main (à la jonction du poignet et de la main) et introduit une minuscule caméra dans le canal carpien. Cette caméra est munie d'un scalpel qui permet d'ouvrir le canal de l'intérieur, ce qui décoince automatiquement le nerf médian. Il s'agit d'une chirurgie d'un jour (pas d'hospitalisation), qui se pratique sous anesthésie locale et qui permet une convalescence très rapide (moins de deux semaines). Bien sûr, le poignet en garde une certaine faiblesse pendant quelques semaines, mais il finit par retrouver sa pleine capacité. La physiothérapie n'est pas nécessaire. L'autre méthode consiste à pratiquer une incision d'environ cinq centimètres dans la paume de la main, ce qui permet au médecin d'atteindre le nerf et de le dégager en coupant les tendons et les muscles qui font pression. Dans ce cas, la convalescence est plus longue : elle peut durer jusqu'à quatre semaines. La récupération de la capacité du poignet et de la main est aussi plus longue. Même si cette méthode est en perte de vitesse, environ 50 % des médecins la pratiquent encore.

Publié par <a href="/taxonomy/term/19077" hreflang="fr">Dr Wilhelm Pellemans, Chirurgien plasticien</a> le 06/09/2001 - 02h00 Guide familial des maladies publié sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Média, 2001
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