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Syndrome d’alcoolisation fœtale : grossesse et alcool, quelles conséquences ?

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 22/03/2016 - 14h38
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Tout le monde sait qu’il ne faut pas boire de l’alcool pendant la grossesse. Cela entraîne en effet pour l'enfant un risque de syndrome d’alcoolisation fœtale. Mais quel est ce syndrome ? Quelles sont ses conséquences ? Et qui est à risque ?

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Syndrome d’alcoolisation fœtale : quels signes et quelles conséquences ?

Le syndrome d’alcoolisation fœtale réunit plusieurs atteintes de l’enfant :

  • Un handicap mental : retard de développement intellectuel, QI diminué.
  • Une dysmorphie faciale : modification des traits du visage, avec des yeux plus petits, un nez court et aplati, une microcéphalie, et autres.
  • Des troubles cognitifs et psychosociaux : difficultés pour apprendre, retenir, assumer la vie quotidienne en général.
  • Un retard de croissance pendant la grossesse et l’enfance que l’on peut observer sur le poids, la taille et le périmètre crânien.

Ces troubles forment un spectre large et tous les enfants n’en seront pas affectés de la même manière, comme l’explique le Pr Pierre Bernard, chef du Service d’obstétrique des Cliniques Saint-Luc à Bruxelles : « Les variations dépendent parfois de la dose d’alcool reçue, mais pas seulement. L’atteinte est à peu près imprévisible, mais elle peut aller loin. » Certains enfants sont en effet lourdement handicapés : des drames, surtout quand on pense que le syndrome d’alcoolisation fœtale est, ou devrait être, évitable.

Qui est à risque du syndrome d’alcoolisation fœtale ?

Le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause non-génétique de retard mental. Mais il reste très rare : 1,9 cas pour 1000 naissances en Belgique. Ce chiffre varie cependant très fort selon les endroits. « à Bruxelles il y a très peu de cas, sûrement pas plus d’un ou deux par an » explique le Pr Bernard. Mais dans certaines parties de Wallonie par exemple, le syndrome d’alcoolisation fœtale est un problème réel.

Face à la diversité des atteintes et à leur côté imprévisible, les autorités recommandent à toutes les femmes d’arrêter de boire complètement pendant toute la grossesse. « Cette tolérance zéro se défend parce que parce que la réceptivité de chacun à l’alcool est différente. Et que l’on n’a jamais pu déterminer un seuil en-dessous duquel l’alcool n’aurait aucun effet sur le fœtus. Cependant il faut rappeler que la majorité des femmes enceintes arrête complètement de boire pendant la grossesse. Et que si 25% des femmes enceintes disent qu’elles boivent, seules 1,5% consomment assez d’alcool pour être à risque… »

Il est d’une importance capitale que les femmes enceintes et dépendantes à l’alcool trouvent l’aide nécessaire pour arrêter de boire et mettre leurs enfants à l’abri du syndrome d’alcoolisation fœtale. Les centres de santé mentale, ainsi que des ASBL comme Infor-drogues ou les Alcooliques Anonymes, peuvent vous aider. Adressez-vous à votre généraliste pour trouver de l’aide, que vous soyez concerné(e) directement, ou par votre entourage.

Initialement publié par Marion Garteiser, journaliste santé le 22/03/2016 - 14h38 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 22/03/2016 - 14h38
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