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Le sommeil et la personne âgée (2)

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 15/01/2003 - 00h00
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Nous avons vu précédemment les différentes phases du sommeil, ces informations nous permettent de cerner les modifications du sommeil auxquelles doivent faire face les personnes âgées.

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Voici quelques observations fréquemment relevées chez ces personnes.

  • Il n'y a pas ou peu de changement en ce qui concerne le sommeil paradoxal.
  • Il existe un allongement de la période que nécessite l'endormissement et le nombre d'éveils par nuit augmente.
  • On assiste à une disparition presque complète du stade 3 et complète du stade 4. Il reste peu de temps pour le sommeil profond.
  • Ce raccourcissement marqué des stades 3 et 4 du sommeil lent explique, en partie, les plaintes liées au manque de sommeil bien que le temps de sommeil global soit presque normal. Elles se réveillent aussi plus facilement que les sujets jeunes.
  • Il y a une réduction progressive du sommeil de nuit. On compte plus de 40% d'insomniaques dans cette population.
  • Les épisodes de ralentissement ou d'arrêt respiratoire au cours du sommeil sont plus fréquents. Ils passent de 5 par nuit à 24 ans, à 50 par nuit à 74 ans. Ces épisodes sont accompagnés d'un réveil expliquant sans doute la fragmentation du sommeil chez le vieillard.
  • Il existe aussi une augmentation du ronflement au cours du vieillissement, ce qui diminue la qualité du sommeil.
  • La survenue d'épisodes de troubles du rythme cardiaque est plus importante chez la personne âgée que chez l'adulte jeune.
Ceci correspond à une modification " normale " du sommeil. Mais derrière cette normalité les troubles du sommeil peuvent cacher toute une panoplie de problèmes médicaux divers. Les douleurs de la personne âgée, la mauvaise gestion de la prise de médicaments, la dépression ou encore l'alcool, en sont quelques exemples.

Attention aux médicaments

Les médicaments, comme certains antihypertenseurs (bêta-bloquants), sont bien connus pour induire ces troubles. L'alcool constitue, lui aussi, un perturbateur du sommeil. Passant plus de temps au lit pour moins de sommeil, les somnifères constituent alors un recours facile. Au-delà de 60 ans, 25 à 40% des personnes se plaignent d'avoir un mauvais sommeil. Dans plus de la moitié des cas, la plainte porte sur des réveils nombreux. Dans plus de 20% des cas, elles disent se réveiller trop tôt. C'est ce qui s'appelle les réveils précoces matinaux, et dans 33% des cas, c'est l'initiation du sommeil qui pose problème.Or, de gros progrès ont été faits dans le domaine de la prise en charge. Que ce soit avec la " luminothérapie " (traitement par la lumière), la mélatonine ou encore l'abord psychologique ou pharmacologique, les moyens existent pour aider ces personnes à combattre le trouble. Différents centres hospitaliers proposent en Belgique des unités spécialisées pour les troubles du sommeil. Il peut être très utile de s'y rendre afin d'évaluer le mieux possible l'origine du trouble. L'insomnie chez la personne âgée n'est pas une fatalité.

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 15/01/2003 - 00h00 Belgian Association for the Study of Sleep
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