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Sida : se prémunir et se soigner

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La Belgique compte plus de 15 000 personnes suivies pour une infection au VIH. Parmi elles, la plus grande partie sont suivies et traitées. On estime qu'environ 1 200 personnes seraient nouvellement infectées chaque année. La contamination par le virus VIH a pour conséquence une diminution des défenses de l'organisme contre les infections, qui se traduit elle-même par l'apparition de maladies infectieuses dues à des bactéries, des champignons ou d'autres virus. Ces infections sont dites opportunistes car elles profitent de la baisse de l'immunité pour se développer. Cette plus faible résistance peut également entraîner la survenue de certains cancers. On parle de patient séropositif quand il est porteur du virus mais apparemment non malade. On parle de patient sidéen quand il a présenté des maladies témoignant du déficit immunitaire.

Contamination par le virus du Sida, par voie sexuelle ou sanguine. Le virus VIH va envahir certaines cellules de l'organisme, appelées les lymphocytes CD4. Après une phase de latence plus ou moins longue (qui peut durer plusieurs années), le VIH se développe et se multiplie à l'intérieur de ces cellules, entraînant leur destruction. La destruction des lymphocytes CD4 conduit à une diminution des capacités du corps à lutter contre les infections. On distingue 3 stades de gravité de la maladie, A, B, C, selon le nombre de lymphocytes CD4 retrouvés dans les prises de sang. En Europe, il est considéré que le stade sida correspond au stade C, avec un nombre de CD4 inférieur à 300 ou 350/mm3.

  • Utiliser le préservatif pour les rapports sexuels. C'est aujourd'hui le seul moyen d'empêcher la contamination par voie sexuelle. Il faut également savoir qu'en cas de rupture du préservatif, cela revient à une relation sexuelle non protégée, avec des risques de contamination qui sont alors les mêmes que pour toute relation sexuelle non protégée.
  • Ne jamais partager l'aiguille ou le matériel de préparation du produit à injecter en cas de toxicomanie par voie intraveineuse. La seule façon de se prémunir contre le sida (et aussi contre l'hépatite C) est d'utiliser une aiguille neuve et stérile pour chaque injection.
  • En cas de risque de contamination par le sang (piqûre accidentelle ou plaie). Il faut faire saigner la plaie. Nettoyer longuement et soigneusement la peau à l'eau de Javel ou au Dakin. Faire un test de dépistage (sérologie) dans les 3 jours qui suivent : si elle est positive, la contamination est antérieure à la piqûre ; si elle est négative, elle devra être refaite 2, 4 et 6 mois plus tard.

Vivre avec une personne séropositive pour le VIH. En dehors des relations sexuelles non protégées, vivre au quotidien avec une personne infectée par le VIH ne présente pas de risque de contamination si les règles élémentaires d'hygiène sont respectées. Les quelques mesures à appliquer consistent à ne pas partager les rasoirs, brosses à dents, thermomètres et ustensiles d'hygiène personnelle. Le linge, les vêtements et la vaisselle utilisés par une personne porteuse du VIH ne transmettent pas le virus.

Pour savoir si l'on est porteur ou non du virus, un dépistage par examen sanguin est nécessaire et suffisant. Le test de dépistage est gratuit et peut être anonyme. Tout médecin peut prescrire cet examen et tout laboratoire d'analyses médicales peut le réaliser. Il est également possible de réaliser ce test dans un centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) existant dans chaque département. La négativité du test trois mois (six mois dans certaines conditions professionnelles) après le risque permet d'éliminer une contamination. Le dépistage peut se faire lors de diverses circonstances :

  • Vous craignez d'avoir été contaminé par le virus du Sida par voie sanguine ou sexuelle.
  • Vous donnez votre sang ou votre sperme.
  • Vous demandez un certificat prénuptial ou faites un bilan avant grossesse (dans ces cas, le dépistage est proposé mais non obligatoire).
  • Vous êtes un soignant et vous avez été exposé de façon accidentelle au sang d'un malade ou d'un blessé.

Le test de référence pour rechercher une infection par le virus VIH est un test de dépistage des anticorps dirigés contre les virus VIH-1 ou VIH-2. Il est appelé test Elisa. Simple et rapide, il permet la détection des anticorps dans un délai compris entre le 20ème et le 45ème jour après la contamination. Si ce test est négatif, on peut affirmer l'absence d'infection par le VIH, à moins que la contamination date de moins de trois mois. Si le test est positif, il est alors nécessaire de réaliser un test de confirmation à partir d'un nouveau prélèvement sanguin par un test appelé Western blot. Il s'agit d'une technique mettant en évidence les anticorps sanguins dirigés contre les différentes fractions antigéniques du virus. Ce test est plus long à réaliser et n'est pas un test de dépistage car il peut devenir positif plus tardivement que les tests Elisa. C'est le test de certitude qui permet de confirmer un diagnostic d'infection par le VIH. Les nouveaux tests de dépistage associent à la recherche des anticorps, la détection de l'antigène P24. Sa présence dans le sang (antigénémie P24 positive) témoigne de la présence du virus. L'antigène P24 peut être détecté assez tôt dans le sang, en moyenne 15 jours après la contamination (du 4ème au 26ème jour).

L'objectif est de diminuer rapidement la charge virale (quantité de virus dans le sang), tout en gardant une bonne tolérance du traitement, afin de maintenir ou restaurer un état immunitaire fonctionnel et efficace. Le traitement est composé d'au moins deux (bithérapie) ou trois (trithérapie) médicaments appelés " antirétroviraux " (car spécifiques du rétrovirus VIH). Ces médicaments agissent à différentes étapes du développement du virus, et on les associe pour diminuer le développement de mutants résistants. Le problème, c'est que le VIH réussit à muter et donc à résister en raison d'une imperfection de son matériel génétique. Les règles de prescription sont guidées par le taux de lymphocytes CD4 et la charge virale plasmatique. Parmi les médicaments anti-rétroviraux, on distingue selon leur mode d'action sur le virus:

  • les inhibiteurs de la reverse transcriptase, dont le chef de file est l'AZT. Ce type de médicament empêche ou gêne la réplication du virus.
  • les inhibiteurs de protéase (IP) ou antiprotéases, qui empêchent l'assemblage du virus.
  • les médicaments qui empêchent l'attachement du virus aux récepteurs, en particulier sur l'antigène des lymphocytes CD4 et les chémokines, protéines qui stimulent les cellules de défense.

On peut y associer les médicaments destinés à combattre ou prévenir les affections opportunistes, qui sont des antibiotiques, des antifongiques et des antiparasitaires spécifiques de ces affections. L'amélioration de l'état général, avec une prise en charge diététique et des compléments nutritionnels, est très importante de même qu'un soutien psychologique, pour une meilleure efficacité des traitements. En ce qui concerne le vaccin, les scientifiques poursuivent leurs recherches. Il reste difficile à mettre au point en raison de la forte variabilité du virus du sida. Des essais ont été entrepris dans plusieurs pays et aux Etats-Unis, un " candidat vaccin" est expérimenté sur plusieurs milliers de personnes depuis 1998. Cependant, il ne faut pas s'attendre à disposer d'un vaccin efficace avant plusieurs années.

Initialement publié par Dr Sylvie Coulomb le 25/02/2002 - 01h00 et mis à jour par <a href="/taxonomy/term/19097" hreflang="fr">Marion Garteiser, journaliste santé</a> le 24/06/2013 - 16h50

Guide familial des maladies publié sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2001

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