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Prématurité : quel avenir pour les enfants nés trop tôt ?

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 05/12/2014 - 10h08
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En matière de prématurité, la médecine a fait d’énormes progrès et permet à des bébés parfois nés très tôt et très petits de survivre.

Mais une fois sortis de l’hôpital, ces enfants ne sont pas toujours sortis d’affaire. Quelles sont les conséquences de la prématurité ?

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Bébés prématurés : tous les destins sont possibles

Quand un bébé naît prématuré, toutes les possibilités existent. Certains ne survivront pas ; d’autres ne subiront aucune conséquence de cette entrée dans le monde un peu précipitée. Entre ces deux extrêmes, de nombreux enfants garderont des séquelles allant de handicaps très lourds à des difficultés gérables au quotidien.

Pour rappel : la prématurité concerne 3,7% de la population. Tout bébé né avant 37 semaines est considéré comme prématuré.

  • S’il est né après 32 semaines, la prématurité est moyenne et le pronostic est généralement très bon.
  • S’il est né après 28 semaines, c’est la grande prématurité ; les conséquences sont souvent beaucoup plus sérieuses.
  • Avant la 28ème semaine, on parle de très grande prématurité. Le risque que le bébé ne survive pas est très élevé (la moitié des bébés nés à 25 semaines de grossesse décèdent), et seuls 36% des enfants n’ont aucune séquelle (1).

Prédire le futur d’un enfant qui naît prématuré n’est pas facile.

Il est bien sûr clair que plus un enfant naît tôt dans la grossesse, plus il est en danger. C’est logique : les conséquences de la prématurité sont liées au manque de maturité des organes au moment de la naissance. Plus long sera le temps de grossesse “manqué” par le bébé, plus les séquelles seront importantes. Chaque jour passé dans l’utérus est donc une victoire.

Le poids du bébé a aussi un impact important sur la survie du bébé, ainsi que sur son développement : le fait qu’un bébé ait un poids plus faible que la normale (quel que soit le moment de la grossesse où il est né) augmente par exemple son risque de souffrir de graves troubles neuromoteurs.

Les conséquences possibles de la prématurité

Elles sont très variées et peuvent toucher de nombreux organes (poumons et intestins notamment) mais les atteintes neurologiques sont les plus importantes. C’est au cours du dernier trimestre de la grossesse que le cerveau se développe le plus. Quand un bébé naît avant le sixième mois de grossesse, il faut donc s’attendre à ce qu’il y ait des séquelles à ce niveau.

Les troubles cognitifs (dyslexie par exemple) concernent 31% des enfants ; les troubles moteurs, 14%. 11% des enfants nés avant 33 semaines ont au moins un trouble sévère, 29% ont au moins un trouble modéré (1).

Certaines de ces séquelles vont disparaître avec le temps, mais les grands prématurés restent plus susceptibles que les enfants nés à terme d’avoir des problèmes cognitifs et comportementaux à l’école (2).

Initialement publié par Marion Garteiser, journaliste santé le 08/12/2014 - 09h00 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 05/12/2014 - 10h08

Dr Inge Van Herreweghe, néonatologue au CHU Saint-Pierre à Bruxelles.
(1) PLoS One. 2013 May 2;8(5):e62683. doi: 10.1371/journal.pone.0062683. Print 2013).
(2) PLoS One. 2011;6(7):e21361. doi: 10.1371/journal.pone.0021361.).
(3) Dev Med Child Neurol. 2010 Jun;52(6):e119-25. doi: 10.1111/j.1469-8749.2010.03612.x. Epub 2010 Feb 12.
(4) Pediatrics. 2013 Aug;132(2):e372-80. doi: 10.1542/peds.2012-3979. Epub 2013 Jul 22.)
(5) Acta Paediatr. 2011 Mar;100(3):370-8. doi: 10.1111/j.1651-2227.2010.02064.x. Epub 2011 Jan 17

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