PUBLICITÉ

Obésité: une question d'argent?

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 04/03/2008 - 00h00
-A +A

Les chiffres l'attestent: l'obésité et les maladies chroniques qui y sont souvent associées frappent plus souvent les milieux socio-économiquement défavorisés. Tentatives d'explication du phénomène.

PUB

Ce constat ne signifie pas que les plus pauvres seraient, par faiblesse ou paresse, par ignorance ou indifférence, incapables de "gérer leur capital santé". L'inégalité sociale face à l'obésité est avant tout une question d'environnement (économique, social, culturel, éducation, etc.) et non une simple affaire de volonté personnelle.

La vision économique

Pour certains économistes, la principale explication de la forte proportion d'obèses dans les classes défavorisées réside dans le faible prix relatif des aliments les plus denses en calories. Des travaux ont montré qu'une alimentation favorable à la santé coûte plus cher qu'une alimentation constituée de produits énergétiques, très riches en lipides et en sucres (mais dépourvus de fibres et de micronutriments protecteurs).
Certes, il faut relativiser quelque peu cette assertion, car il est tout à fait possible de bien manger avec 3,5 euros par jour et respecter les recommandations, en théorie. Or, le budget des Belges pour se nourrir chaque jour est estimé à 5,5 euros en moyenne (6,30 euros en France, à titre de comparaison).
Evidemment, dans la vie réelle, il est difficile d'obtenir une alimentation idéale avec un budget réduit, en raison de plusieurs facteurs.

La faim justifie le peu de moyens?

Les personnes à revenus modestes auraient tendance à privilégier les aliments très gras et très sucrés, qui favorisent la survenue d'obésité: c'est en effet ce type de produits qui constitue aujourd'hui la source de calories la moins chère et la plus rassasiante. Mais si les prix des aliments "sains" baissaient, plusieurs enquêtes européennes sur les ménages montrent que l'achat des fruits et légumes n'augmenterait pas nécessairement.
D'autres éléments entrent donc en ligne de compte. Ainsi, par exemple, le fait de ne pas posséder de voiture constitue un frein lorsque les points de vente proposant fruits et légumes frais à des prix abordables sont trop éloignés. De même, le manque d'équipement en cuisine pour la préparation des légumes peut conduire vers des achats de plats préparés beaucoup plus pratiques à transporter, à préparer et à stocker.

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 04/03/2008 - 00h00 Equation Nutrition n°66 - 2007
Notez cet article
Vous devez être connecté à votre compte E-Santé afin de laisser un commentaire
PUBLICITÉ