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Mycoses

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Leur multiplication sur la peau ou sur les muqueuses résulte en général d'une modification de l'équilibre local par une cause externe (irritation, macération...) ou interne (diminution de l'immunité, diabète...).

Le plus souvent, les mycoses ne sont pas graves, mais elles sont contagieuses, souvent désagréables et surtout tenaces, nécessitant un traitement prolongé pour éviter une récidive.

  • Candidoses

Les mycoses sont le plus souvent dues à Candida albicans, un champignon vivant normalement dans le tube digestif et les muqueuses génitales.

En présence de facteurs favorisants, le Candida peut devenir pathogène pour la peau, les ongles et les muqueuses.

  • Dermatophyties

Certains dermatophytes sont transmis par l'homme (vêtements, sols contaminés...), d'autres par les animaux (chats, chiens, chevaux...).

Ce sont des champignons étrangers à l'organisme, toujours pathogènes.

Ils sont de trois types : Tricophyton (sur la peau, les ongles et les cheveux), Microsporum (sur la peau et le cuir chevelu), Epidermophyton (sur la peau glabre).

  • Pityrosporoses

Elles sont dues à Malassezia furfur, levure vivant sur la peau dès la naissance.

Le Pityrosporum orbiculare est notamment à l'origine du pityriasis versicolor, mycose estivale assez fréquente.

Bien connaître certains facteurs favorisant les mycoses afin de pouvoir les prévenir dans la mesure du possible :

  • peau séborrhéique, peau moite et transpiration abondante favorisent le pityriasis versicolor ;
  • macération, humidité, hygiène insuffisante ou au contraire trop ;
  • port continu de vêtements en tissus synthétiques, de chaussures en plastique (en particulier chez l'enfant) ;
  • prise de certains médicaments : antibiotiques, corticoïdes, contraceptifs oraux, chimiothérapie...
  • maladie (diabète, SIDA) ou grossesse.

Respecter des règles d'hygiène pour prévenir l'apparition d'une mycose ou empêcher sa récidive :

  • porter des sous-vêtements en coton et les changer tous les jours ;
  • éviter les vêtements serrés et le port prolongé de chaussures de sport ;
  • ne pas abuser utiliser d'antiseptiques pour la toilette féminine intime. Se contenter d'une toilette intime externe ;
  • préférer les douches aux bains ;
  • bien sécher les plis cutanés après la toilette ;
  • éviter de fréquenter trop souvent les jacuzzi, les saunas et les hammams (endroits chauds et humides) ;
  • utiliser un savon doux en cas de pityriasis versicolor ou un savon à pH neutre ou alcalin en cas de candidose.
  • Démangeaisons du cuir chevelu, en particulier chez l'enfant : teignes dues à la prolifération de dermatophytes dans la kératine du cheveu.
  • Muguet ou stomatite (mycose de la bouche) : la muqueuse de la bouche d'abord rouge, devient sèche et se recouvre de granulations blanches.
  • Glossite ou mycose de la langue : langue rouge avec des enduits blanchâtres au niveau des sillons.
  • Perlèche : mycose de la commissure des lèvres, avec un aspect blanchâtre sur le bord interne, se traduisant par des démangeaisons et une douleur d'intensité variable.
  • Mycose digestive se manifestant par une anite (candidose de l'anus) : sensations de brûlures et démangeaisons. L'anus est rouge et fissuré avec parfois un enduit blanchâtre.
  • Balanite chez l'homme : souvent chronique, avec une fine desquamation.
  • Urétrites : mycose de la muqueuse de l'urètre (canal entre la vessie et l'orifice urinaire) se traduisant par de fréquentes envies d'uriner et des petites brûlures à l'émission des urines.
  • Mycose des grands plis (plis unguinaux, sous-mammaires, axillaires, interfessiers) : grandes plaques rouges foncées entraînant des démangeaisons importantes avec sensation de cuisson. L'existence d'une petite fissure au fond du pli est très évocatrice d'une mycose.
  • Mycose des petits plis : lésions rouges, suintantes, fissurées entre les doigts ou les orteils.
  • Pied d'athlète : intertrigo dû au tricophyton, avec une desquamation blanchâtre entourant une fissure au fond de l'espace interorteil.
  • Mycose des ongles : elle s'accompagne d'un périonyxis avec des replis de la peau autour de l'ongle, rouges, luisants et très douloureux.
  • Pityriasis versicolor : forme pigmentée avec tâches chamois-brun ; forme dépigmentée avec tâches blanches apparues après une exposition au soleil. Les lésions siègent sur le tronc, le cou ou les bras.
  • Mycose chronique : elle est liée à un déficit immunitaire (par exemple le sida) et comporte des lésions au niveau de la bouche, des lèvres, de la peau et des ongles.

Le médecin va examiner attentivement les lésions afin d'en déterminer les caractéristiques spécifiques. Cependant, seuls le prélèvement d'un échantillon et la culture sur un milieu spécifique du champignon en cause permettront de faire le diagnostic avec certitude et de proposer un traitement adapté.

Ce prélèvement est réalisé sur les sécrétions ou les suintements cutanés ou muqueux et est examiné au laboratoire selon deux processus : l'examen direct au microscope et la culture sur un milieu spécial.

  • Les traitements antifongiques (contre les champignons) se présentent sous de nombreuses formes (pommade, crème, lotion, poudre, ovule, vernis, comprimé), permettant un traitement adapté selon la nature et la localisation de la mycose.
  • Pour espérer obtenir une guérison définitive de la mycose, il est indispensable que le traitement soit suffisamment long (si les signes ne sont plus visibles, les champignons peuvent encore exister). C'est ainsi que les soins locaux devront être poursuivis une dizaine de jours après la disparition des lésions, soit un traitement de 15 à 21 jours minimum.
  • En cas de mycose génitale, il faut faire deux cures d'antifongiques locaux (ovules) à 15 jours ou 1 mois d'intervalle. Dans ce cas, il est important d'examiner le partenaire et de le traiter le cas échéant.
  • S'il s'agit d'une mycose de l'ongle (onyxis et périonyxix), le traitement sera prolongé jusqu'à la repousse de l'ongle sain, pendant 3 à 9 mois environ.
  • Il est essentiel de supprimer, dans la mesure du possible, les facteurs favorisants (macération, humidité, emploi intempestif de désinfectants ou de savons à pH acide...).
  • Il est également conseillé de réduire l'apport en sucre et en alcool favorisant la multiplication des levures et de manger des yaourts qui maintiennent la flore intestinale active.
Publié par <a href="/taxonomy/term/19071" hreflang="fr">Dr Sylvie Coulomb</a> le 14/05/2003 - 02h00

Mycoses humaines - Démarche diagnostique. R. Grillot. Elsevier. Dermatophytes et dermatophyties. Atlas clinique et biologique. Badillet G. Edition Varia, Paris, 3e éd. Dermatophytose, candidose muco-cutanée, Pityriasis versicolor. Feuilhade M. Traité de médecine de P. Godeau, S. Herson. J.C. Piette. Edition Médecine-Sciences Flammarion, 1997, section 6, chapitre 179.

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