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Molluscum, eczéma et autres dermatoses chez l'enfant : comment s'en débarrasser ?

Publié par Hélène Joubert, journaliste scientifique le 24/02/2016 - 11h55
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Pas si simple pour les parents de distinguer entre un eczéma, un léger psoriasis ou une dermite du siège en observant la peau de leur enfant. Il ne faut pas croire que la crème hydratante est l’arme absolue, un réflexe souvent à l’origine d’un retard de prise en charge adéquate. Molluscum contagiosum, dermatite atopique ou eczéma…voici cinq maladies de peau qui touchent les enfants en priorité. Mieux vaut les traiter sans attendre.

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Le Molluscum contagiosum

Comme les verrues, ces petites vésicules sur la peau sont dues à une infection virale par Molluscipoxvirus appelée molluscum contagiosum. Elle touche 2 à 10 % des enfants (avec un pic entre 2 et 10 ans), parfois des adultes (10% des cas) sur une durée de 6 à 9 mois voire plusieurs années dans de rares cas. Le molluscum contagiosum est assez fréquent chez l’enfant (encore plus s’il souffre d’eczéma) et est aussi contagieuse que les poux. L’enfant s’auto-infecte et les lésions de molluscum progressent. Le virus se transmet par contact direct ou par des serviettes, des vêtements etc. et dans des milieux chauds et humides (piscines). Molluscum contagiosum peut régresser spontanément pendant plusieurs années même sans traitement. Visuellement, ce sont des petites excroissances de peau (papules) de 1 à 5 mm de diamètre dotées d’un puit central. En moyenne, on dénombre 10 à 20 papules de molluscum contagiosum sur tout le corps, parfois jusqu’à 100-200. Bras, poitrine et jambes sont les zones privilégiées par cette verrue chez l’enfant.

Dr Aude Maza-Rioland, dermatologue : « Traiter le Molluscum contagiosum commence déjà par veiller à une bonne hydratation générale de la peau car les verrues se complaisent sur les peaux sèches. Je préconise des bains à l’eau tiède d’une dizaine de minutes avec un produit émollient (huile, pain sans savon, crème lavante) et non un savon trop détergent. Il ne faut pas hésiter à étaler un dermocorticoïde en cas de plaques rouges d’eczéma autour de la papule. Car l’enfant, en grattant ces plaques, risque de disséminer le virus à d’autres localisations. Quant au traitement du molluscum lui-même, il doit être précoce pour limiter la propagation des papules. Certains médecins optent pour la destruction physique de la verrue en pratiquant un curetage, c’est à dire que l’on coupe la papule avec un mini scalpel. D’autres préfèrent la cryothérapie avec de l’azote liquide.

Mais la tendance est au traitement chimique du molluscum contagiosum à la maison avec l’hydroxyde de potassium. On applique ce liquide au centre de chaque papule qui disparaît après un mois ou plus. Les lésions qui résistent peuvent ensuite être enlevées par curetage ».

L’eczéma (dermatite atopique)

 

L’eczéma atopique est une dermatose (maladie de peau aussi appelée dermatite atopique) inflammatoire dite prurigineuse car les lésions cutanées sont accompagnées de démangeaisons (prurit). Il touche le nourrisson dès l’âge de deux mois. 10-15% des enfants en souffrent en Europe. L’eczéma est chronique, évolue par poussées inflammatoires, se calme spontanément ou resurgit l’hiver avec le froid et la sécheresse de la peau. Contrairement à une idée reçue, l’eczéma n’est pas forcement de nature allergique ni toujours provoqué par le stress. La prédisposition génétique à la dermatite atopique est en revanche connue.

L’eczéma se présente sous formes de plaques rouges diffuses et mal délimitées qui grattent, voire suintent ou pellent. Chez le nourrisson, ces plaques sont localisées sur les joues, la face externe des cuisses et mollets et le tronc.

Dr Aude Maza-Rioland : « Concernant le traitement de l’eczéma, la "corticophobie" persiste : les corticoïdes (ou traitements à base de cortisone) font encore peur. C’est pourquoi l’eczéma est traité trop tardivement au risque de voir les plaques s’infecter par des bactéries comme le staphylocoque (croûtes jaunes suintantes avec de la fièvre) voire des virus dont le Molluscum contagiosum. Un dermocorticoïde (qui calme l’inflammation) doit être appliqué une fois par jour sur les plaques jusqu’à leur disparition complète. Afin de contenir l’extension de l’eczéma, une crème hydratante doit être appliquée sur la peau saine pour restaurer la barrière cutanée de la peau ».  

Publié par Hélène Joubert, journaliste scientifique le 24/02/2016 - 11h55

D’après un entretien avec le Dr Aude Maza-Rioland, dermatologue (Toulouse), à l’occasion d’une conférence “Dermatologie pédiatrique de la tête aux pieds : les dermatoses fréquentes sont-elles trop banalisées ? ” organisée par les laboratoires Pierre Fabre Dermatologie (décembre 2015)

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