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Méningite

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Qu'est-ce que la méningite ?

Les méninges sont des membranes recouvrant le cerveau et la moelle épinière. La méningite désigne l'infection de ces membranes dans lesquelles circule le liquide céphalo-rachidien.

Les entérovirus (Echovirus, Coxsakie) sont les principaux responsables de la méningite virale. Les virus du groupe herpès (virus herpès 1 et 2, ##O-5243 /cytomégalovirus /##, virus d'Epstein-Barr, virus de la varicelle et du zona, virus HHV6) peuvent aussi entraîner une méningite. Le VIH (virus du sida) peut être responsable de méningite lors de la primo-infection. Le virus des oreillons est moins souvent en cause depuis la généralisation de la vaccination ROR. Deux germes bactériens sont essentiellement rencontrés lors de méningite : le méningocoque (Neisseria meningitidis) et le pneumocoque. Grâce à la vaccination, la méningite à Haemophilus influenzae de type B a quasiment disparu. D'autres germes peuvent être en cause comme staphylocoque, streptocoque, colibacille (chez le nourrisson), pseudomonas, listeria, bacille de la tuberculose. Plus des deux tiers des méningites bactériennes surviennent chez les enfants de moins de 5 ans. La propagation de la maladie est liée à la vie en collectivité (crèche, école). La méningite à méningocoque est la plus fréquente des méningites bactériennes. Il existe 3 types de méningocoques, appelés A, B et C. Le méningocoque C est le plus grave car responsable du purpura fulminans. Le germe, présent dans les voies respiratoires des sujets infectés, se transmet par contact direct (toux, éternuement). C'est une maladie très contagieuse, d'autant plus qu'il existe également des "porteurs sains", c'est-à-dire des personnes hébergeant le germe au niveau du pharynx (gorge) sans être malades. La méningite à pneumocoque fait généralement suite à une infection des cavités internes de l'oreille ou des sinus et parfois des poumons. Le pneumocoque est le principal responsable des méningites bactériennes chez l'enfant de moins de 2 ans. Rare, la méningite parasitaire peut se voir dans la toxoplasmose, l'amibiase ou la trypanosomiase. La méningite maligne est secondaire à un cancer (sein, poumon) ayant métastasé.

En cas de doute de méningite lors notamment d'une maladie ORL (angine, otite, sinusite, grippe...), il faut appeler le médecin en urgence ou emmener la personne à l'hôpital le plus proche.

  • Doute de méningite lors d'un syndrome infectieux : fièvre élevée d'apparition soudaine, associée à des céphalées (maux de tête) intenses et à des vomissements.
  • Signes de méningite : difficulté à supporter la lumière, raideur de la nuque, troubles de la conscience, coma, convulsions.
  • Chez le nourrisson et le petit enfant, les signes de la méningite peuvent être moins francs : fièvre, somnolence et parfois diarrhée.
  • Purpura pétéchial : il s'agit d'une extrême urgence thérapeutique et il se traduit par de petits points de couleur bleue violette sur la peau, en particulier sur les membres, liés à des micro-hémorragies.

En cas de doute de méningite : le médecin recherche une raideur plus ou moins importante associée à la flexion de la nuque. Elle est souvent absente chez le nourrisson, chez qui on recherche plutôt une hypotonie ainsi que le bombement de la fontanelle antérieure. Dans tous les cas, l'hospitalisation est urgente pour confirmer le diagnostic. A l'hôpital, une ponction lombaire sera effectuée : elle consiste à prélever du liquide céphalo-rachidien (LCR) au moyen d'une aiguille introduite entre deux vertèbres. Grâce aux anesthésiques locaux, elle est aujourd'hui moins douloureuse. Un examen microbiologique permet de savoir si la méningite est bactérienne ou virale et d'identifier le germe. Ainsi, la coloration Gram permet dans la majorité des cas d'identifier la bactérie. Si un cocci à Gram positif est mis en évidence, il s'agit d'un pneumocoque. Si un cocci à Gram négatif est mis en évidence, il s'agit d'un méningocoque. Dans tous les cas, la culture et l'antibiogramme permettront d'isoler, d'identifier le germe et de déterminer sa sensibilité aux antibiotiques. Un scanner peut être réalisé en cas de signes neurologiques focaux pouvant faire évoquer un autre diagnostic ou craindre une complication cérébrale. Le diagnostic clinique de méningite virale est fortement suspecté lorsque le LCR est clair, stérile, normoglycorachique (taux de glucose normal dans le LCR) avec une prédominance de lymphocytes. Dans ce cas, aucune recherche virale n'est effectuée en raison de l'évolution le plus souvent bénigne.

Lors d'une méningite bactérienne, le traitement est démarré en urgence et consiste en l'administration intraveineuse d'antibiotique (céphalosporine de troisième génération). Le traitement de la méningite sera ensuite adapté aux résultats de l'analyse du liquide céphalo-rachidien et de l'antibiogramme. La durée du traitement de la méningite est d'environ 10 jours. De la précocité du traitement dépend le pronostic vital bien sûr, mais aussi le risque de séquelles neurologiques et auditives. En cas de méningite à méningocoque, une déclaration obligatoire de la maladie doit être adressée aux services départementaux afin qu'un traitement prophylactique puisse être instauré chez tous les sujets ayant été en contact rapproché et répété avec le malade dans les 10 jours précédant l'apparition des symptômes de la méningite. Ce traitement repose sur la rifampicine, ou la spiramycine en cas de contre-indication. Il peut être complété par une vaccination selon le type de méningocoque. En France, les méningocoques du groupe B prédominent, contre lesquels il n'existe malheureusement pas de vaccin. De ce fait, la vaccination contre le méningocoque du groupe C ne fait pas partie des vaccinations recommandées. Actuellement, la vaccination est uniquement recommandée en France lors d'une d'épidémie ou pour protéger les personnes ayant été en contact avec un malade. Les vaccins protégeant contre le méningocoque C (Méningitec® et Méninvact®) sont utilisables chez le nourrisson à partir de 2 mois, chez l'enfant et chez l'adulte (trois injections avant 1 an ; une seule après 1 an). En cas de séjour prolongé dans un pays à risque épidémique de méningite, la vaccination anti-méningocoque A+C est conseillée chez les enfants de plus de 18 mois et les adultes de moins de 30 ans. Contre le pneumocoque, on dispose d'un vaccin (Prevenar®), proposé chez l'enfant de 2 mois à 2 ans, surtout s'il vit en collectivité. Seule la vaccination contre l'Haemophilus influenzae de type B est systématique chez les nourrissons. La méningite virale guérit spontanément en 3 à 8 jours, et ne nécessitent qu'un traitement symptomatique (repos, antalgiques, antipyrétiques). Des patients immunodéprimés peuvent éventuellement bénéficier d'un traitement antiviral. En cas de méningo-encéphalite herpétique, il est en revanche urgent d'administrer un antiviral de type Aciclovir pendant 10 à 15 jours.

Publié par <a href="/taxonomy/term/19071" hreflang="fr">Dr Sylvie Coulomb</a> le 23/07/2003 - 02h00 Méningite bactérienne. Stratégies de prévention et de traitement. Collectif l'Inserm. Méningite de l'enfant : les nouvelles thérapeutiques. Impact Médecine : Consulter. N° 24 du 24/09/2002. Médecine interne. Harrison, tome 2. McGraw-Hill, New York, 2000.
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