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Mammographies : quel impact pour les faux positifs ?

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 01/09/2015 - 18h49
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Dépister le plus possible pour détecter et traiter le plus tôt possible tout cancer du sein. Cela semble raisonnable et pourtant… ça ne l'est pas. Notamment à cause des « faux positifs » : des tests qui indiquent par erreur la présence d'un cancer.

Il est possible de mesurer l'impact prafois dévastateur de ces faux positifs.

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Les faux positifs dans les mammographies

Rappelons ce qu'est un faux positif. Une femme vient de subir une mammographie pour détecter un cancer du sein éventuel ; elle reçoit une lettre ou un coup de téléphone, on retourne chez son médecin, pour avoir le diagnostic. Et là elle entend l'information qu'elle ne voulait surtout pas : il y a effectivement une anomalie dans son sein, il faut procéder à de nouveaux tests pour vérifier si c'est bien un cancer.

Même si les tests finissent par confirmer qu'il n'y a pas de cancer, cet événement n'est pas sans conséquences. Sur 399 femmes qui s'étaient trouvées dans cette situation dans une étude suédoise, 88 % se sont senties déprimées, 83 % ont souffert d'anxiété, 67 % ont vu leur comportement se modifier (difficulté à en parler, problèmes au travail) ; et 53 % ont eu des troubles du sommeil. Dans l'ensemble, les femmes qui avaient reçu un faux positif étaient cinq fois plus susceptibles de rapporter un trouble mental que celles qui avaient reçu un résultat négatif.

Bien entendu, il est logique que l'annonce d'un possible cancer entraîne des sentiments négatifs. Mais ceux-ci ne cessent pas dès que la menace est écartée : six mois, un an après que les médecins aient confirmé que l'anomalie n'était en réalité pas un cancer, les femmes qui avaient reçu un faux positif restaient affectées.

 

Le dépistage : notre meilleur allié, mais pas sans inconvénient

Les faux positifs ne sont pas les seuls risques du dépistage systématique du cancer du sein : il est coûteux, expose les femmes à des rayonnements, etc. C'est pour cela que le dépistage systématique, auquel sont invitées toutes les femmes, n'est pas conseillé pour toute la population. Ce n'est que pour les femmes qui sont les plus à risque (celles qui ont entre 50 et 69 ans) qu'on le pratique. On s'assure ainsi que les bénéfices du dépistage sont supérieurs au risque qu'ils présentent.

Pour les femmes qui présentent des facteurs de risque spécifiques pour le cancer du sein (cas de cancer dans la famille proche, historique de cancer, etc.), la situation est évidemment différente. Leur risque pourra être évalué au cas par cas par leur médecin traitant, qui décidera du bon moment pour faire un dépistage. De même, les femmes qui détectent par autopalpation un cancer dans leur poitrine feront évidemment l'objet de tests.

Conclusion : il n'est pas question de dire que le dépistage est une mauvaise chose. Il est notre meilleur allié pour les femmes les plus à risque, permettant de détecter des cancers du sein très tôt dans leur évolution, et donc de les traiter très efficacement. Mais il n'est pas une panacée, une solution à tout et que l'on peut appliquer dans n'importe quelle situation. Suivez les conseils de votre médecin !

Initialement publié par Marion Garteiser, journaliste santé le 01/09/2015 - 18h49 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 01/09/2015 - 18h49
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