Pas la peine de présenter la lombalgie, cette douleur qui se déclenche dans le bas du dos après un faux mouvement, trop de sollicitations, ou même sans raison précise, est l'une des affections les plus fréquentes. Si vous y êtes régulièrement sujet(t...
Quand une forte douleur se déclare, il est souvent rassurant d'obtenir une image de la région affectée pour vérifier qu'il n'y a rien de grave, et pour pouvoir agir. Pourtant, ce réflexe n'est pas toujours le bon, selon une récente étude américaine.

Douleurs lombaires: l'imagerie médicale n'est pas forcément un bon choix
Le mal de dos, et plus précisément les douleurs lombaires, est l'une des affections les plus répandues aujourd'hui. Les médecins ont de nombreux moyens à leur disposition pour le combattre, et l'un d'entre eux est d'obtenir une image (scanner ou IRM) de la région affectée pour se faire une idée. Cette solution est cependant coûteuse, et surtout, pas toujours efficace. D'abord, tout simplement, parce qu'il est possible d'avoir des douleurs lombaires très fortes sans que l'imagerie ne détecte quoi que ce soit.
Les résultats pour les douleurs lombaires ne sont pas meilleurs avec des images
Par ailleurs, des chercheurs américains ont étudié les résultats de plusieurs études consacrées aux douleurs lombaires. Leur but était de comparer les résultats à court et à long terme de la prise en charge des douleurs lombaires qui comporte la demande immédiate d'une imagerie médicale, et celle qui ne l'inclut pas. La douleur et la mobilité des patients étaient évaluées selon différentes échelles. Bilan: il n'y a aucune différence. Que le médecin demande un scanner ou une IRM dès que le patient rapportait une douleur dorsale sérieuse, ou qu'il se contente d'appliquer un traitement, les résultats au bout de trois mois, six mois ou un an étaient les mêmes. Cette étude, avec d'autres, justifie que dans un récent rapport le KCE (centre fédéral d'expertise) ne recommande pas la prise d'images médicales pour mettre au point le traitement de douleurs dorsales.
La conclusion, pour les auteurs de l'étude, est claire: puisque les examens faits de manière automatique ne changent rien au problème, il faut éviter de les faire. Les patients auront moins d'inquiétudes, et les mutuelles moins de frais! Attention, le message n'est évidemment pas que toutes les images médicales concernant les douleurs lombaires sont inutiles. Elles sont indispensables dans beaucoup de cas! Mais les médecins qui en prescrivent d'office à tous les patients devraient perdre cette mauvaise habitude. Ils ont bien d'autres moyens de lutter contre les douleurs dorsales: anti-douleurs ou anti-inflammatoires, mais aussi prescription de séances de kinésithérapie pour remuscler le dos, par exemple.
Dr Roger Chou et. Al., The Lancet, février 2009. KCE Reports 287B, mai 2017