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La loi de Premack: Apprendre à bien récompenser

Publié par Dr Catherine Solano - médecin sexologue le 18/12/2007 - 00h00
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Comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, nous utilisons des lois psychologiques sans en avoir conscience. Pourtant, mieux les reconnaître permet de les utiliser de manière plus subtile et plus utile. Ainsi en est-il pour le principe de Premack.

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"- Maman, je veux aller voir mon copain Luc…"
- D'accord, mais avant, tu finis tes devoirs."
Si vous avez des enfants, vous avez déjà certainement eu ce genre d'échanges. Il vous
demande de faire quelque chose d'agréable et vous l'y autorisez à condition qu'il réalise auparavant ce
qui pour lui est une corvée. Vous pouvez utiliser cette méthode de manière encore plus élaborée: vous
lui proposez vous-même, sans attendre qu'il vous le demande, une activité agréable comme "carotte", à
condition qu'il réalise une des innombrables corvées de la vie (prendre sa douche, faire son lit, ranger
sa chambre, mettre le couvert, tondre la pelouse…). A ce moment-là, sans forcément le savoir,vous
utilisez le principe de Premack, qui dit qu'"il est possible d'accroître un comportement à
basse probabilité en utilisant comme renforcateur un autre comportement à haute probabilité."
Autrement dit, la probabilité qu'il vide de lui-même le lave-vaisselle étant très faible, celle pour qu'il
joue à la Playstation étant très élevée, si vous conditionnez la première à la seconde, vous augmentez
nettement vos chances de la voir se réaliser!

Problème d'éthique?

En tant qu'éducateur, vous remarquerez qu'il s'agit d'une sorte de manipulation pas forcément idéale si
le but de l'éducation réussie est l'autonomie de l'enfant! Pourtant, ce principe est
extrêmement intéressant. Parce qu'en utilisant le principe de Premack, vous lui apprenez
aussi qu'il peut s'appliquer ce principe à lui-même. L'idéal n'est donc pas de seulement lui donner des
ordres, des permissions ou des interdictions, mais de lui apprendre à appliquer ce principe de manière
autonome. "C'est vrai que tu as beaucoup de devoirs, mais tu pourrais peut-être prévoir quelque chose
d'agréable pour te récompenser quand tu les auras terminés…" Vous lui apprenez alors à utiliser des
principes psychologiques et à les adopter, les adapter pour lui-même de manière autonome. C'est
quelque chose de très précieux. Car qui peut dire qu'un adulte mature et autonome a vraiment envie de
faire toutes les corvées qui s'imposent à lui? Vous aussi, vous utilisez ce principe quand vous vous
dites: "je finis de ranger ces papiers et je me fais un petit thé". Ou bien, "j'arrache toutes les mauvaises
herbes de cette plate-bande avant d'aller voir les informations à la télé…"

Publié par Dr Catherine Solano - médecin sexologue le 18/12/2007 - 00h00
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