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Intoxication alimentaire

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Certaines bactéries agissent en sécrétant des toxines qui touchent l'ensemble de l'organisme, d'autres s'attaquent directement à la muqueuse intestinale. On les retrouve également dans l'eau, la terre, les selles animales et humaines, sur les mains, sur les comptoirs ou les ustensiles de cuisine. Il est donc nécessaire de porter attention à son environnement quotidien pour ne pas être contaminé.

Dans la plupart des cas, l'intoxication alimentaire est due à un manque d'information sur les comportements et les aliments à risque. Les statistiques montrent que le pourcentage des consommateurs qui lisent les étiquettes (mode de conservation des aliments, date de péremption) se situe entre 12 % et 20 %.

Les symptômes d'une intoxication alimentaire sont presque toujours les mêmes, quelle que soit la source de contamination :

  • nausées, vomissements, diarrhée (parfois sanglante), crampes abdominales, déshydratation, fatigue ;
  • parfois fièvre élevée (39 à 40 °C) et maux de tête ;
  • symtômes qui peuvent se manifester quelques heures après l'ingestion des aliments contaminés ou seulement au bout de 24 à 48 heures ;
  • disparaissent d'eux-mêmes en 2 à 5 jours sans intervention médicale dans la plupart des cas.

 

Cuisson insuffisante ou inadéquate Le poulet et la viande hachée doivent toujours être bien cuits. La "maladie du hamburger" ou "maladie du barbecue", qui sévit de juin à octobre, est généralement due à une cuisson insuffisante de la viande hachée. De plus, il ne faut jamais faire cuire de poulet au four à micro-ondes. Conservation inadéquate des aliments Ni la viande ou le poisson, ni les produits laitiers ne doivent séjourner plus de deux heures à la température de la pièce. La température du réfrigérateur doit être de 4 °C ; celle du congélateur, de -18 °C. Par ailleurs, aucun aliment ne doit être recongélé. Chaleur ambiante Les bactéries se multiplient beaucoup plus rapidement lorsque les aliments sont exposés à la chaleur. Fréquentation assidue des comptoirs de restauration rapide et des buffets de réception, où les aliments sont fréquemment manipulés et réchauffés (60 % des cas d'intoxication alimentaire). Hygiène déficiente à la cuisine Mains non lavées, comptoirs, planches à découper et ustensiles mal nettoyés entre deux usages, torchons et éponges souillés, voisinage d'aliments crus et cuits, fruits et légumes crus non lavés constituent des risques de contamination. Négligence à l'égard des dates de péremption.

Surveiller les personnes à risque Les petits enfants, les personnes âgées ou les personnes souffrant de maladies chroniques, telles qu'une maladie inflammatoire de l'intestin, le sida, le cancer ou le diabète, se déshydratent plus rapidement que les autres, car leurs moyens de défense sont diminués. Lorsque ces personnes ne sont plus capables d'absorber de liquides parce qu'elles n'en ont plus la force, il est impératif d'aller consulter un médecin. Se reposer Il faut laisser le système immunitaire se mobiliser. De plus, les vomissements et la diarrhée fatiguent l'organisme. Le repos est votre principal atout pour récupérer. Ne pas prendre d'antidiarrhéiques, ni d'aspirine La diarrhée vous aide à éliminer la bactérie ou le virus de votre organisme. Si vous prenez des antidiarrhéiques, qui ralentissent le transit intestinal, vous contrariez le processus naturel d'élimination. Quant à l'aspirine, elle peut provoquer des saignements en irritant l'estomac ou encore aggraver une diarrhée sanglante. Cesser de prendre ses médicaments À moins qu'ils n'aient été prescrits spécifiquement par votre médecin. Si vous prenez des médicaments de façon régulière, il est inutile de continuer à les prendre tant que vous les vomissez. Par ailleurs, vous ne devez pas prendre les médicaments pour le diabète et l'hypertension tant que vous ne pourrez vous alimenter et vous réhydrater normalement. Vous éviterez ainsi les risques d'hypoglycémie et d'hypotension. Se réhydrater progressivement. Commencez à boire de l'eau par petites gorgées à la fois. Si votre estomac le tolère, passez au Seven Up dégazéifié, à une boisson minéralisée de style Gatorade, que vous couperez d'eau, au Pedialyte (aussi efficace chez les adultes que chez les enfants) ou encore au mélange maison suivant : 1 litre d'eau bouillie 5 mg (1 cuillérée à thé) de sel 5 mg (1 cuillérée à thé) de bicarbonate de soude 20 mg (4 cuillérées à thé) de sucre 120 ml de jus de pomme Observer un jeûne Ne consommez aucun aliment solide pendant les 6 à 12 premières heures. Recommencez à manger quand vous avez faim et que vous ne vomissez plus les liquides. Privilégier certains aliments Consommer des soupes de riz et de légumes, des biscottes, des purées de carottes et de pommes de terre, des bananes mûres, puis normalisez graduellement votre régime selon votre tolérance et ne consommez les aliments irritants, tels que les fibres (crudités et céréales à grains entiers), les produits laitiers, les fritures, les charcuteries et les pâtisseries, qu'après votre rétablissement. Sachez que l'alcool, les boissons à base de coca (Coca-Cola par exemple), le café, le thé et les épices stimulent l'intestin. Il faut donc éviter d'en prendre pendant quelques jours. Ne pas consommer de produits laitiers La muqueuse intestinale ne les absorbera pas et la diarrhée pourrait s'intensifier ou se prolonger. Minimiser les risques de transmission à l'entourage Adoptez une hygiène irréprochable, lavez-vous soigneusement les mains après chaque passage aux toilettes, désinfectez la cuvette après chaque selle. Lors des repas, utiliser de la vaisselle jetable, ou gardez votre propre vaisselle et lavez-la au lave-vaisselle, ou à part pour ne pas contaminer votre entourage. Ne partagez pas votre nourriture ou vos boissons et ne cuisinez pas avec les autres. Par ailleurs, il est conseillé d'éviter le contact avec des personnes qui ont un système immunitaire fragile (personnes âgées, sidéens ou cancéreux) ou d'envoyer les enfants malades à l'école ou à la garderie. Adopter des conduites sécuritaires En choisissant bien vos fournisseurs et vos restaurants, vous avez de bonnes chances d'échapper aux désagréments de l'intoxication alimentaire.

 

  • Vous rejetez tous les liquides que vous tenter de boire depuis deux jours. Si vous êtes âgé de plus de 60 ans, ou si votre enfant a moins de huit ans ou si vous avez une maladie chronique, n'attendez pas plus d'une journée.
  • Vous avez des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, de la fièvre depuis plus de deux jours. Si vous êtes diabétique, cardiaque ou si vous souffrez d'une maladie chronique de l'appareil digestif, n'attendez pas plus d'une journée.
  • Il y a du sang dans vos selles depuis plus d'une journée.
  • Vos malaises digestifs s'accompagnent de troubles neurologiques tels que vertiges, vision trouble, difficulté à avaler et à respirer, paralysie ; dans un tel cas, rendez-vous immédiatement à l'hôpital.

 

Le médecin évaluera le degré de déshydratation par un examen physique, des analyses sanguines et des analyses d'urine. Dans les cas rebelles, des échantillons de selles seront prélevés et envoyés au laboratoire afin d'identifier la bactérie, le virus (plus rarement), ou, parfois le parasite en cause. S'il y a beaucoup de sang dans les selles, le médecin peut décider de procéder à une endoscopie pour tenter de préciser le diagnostic et éliminer toute autre maladie (maladie inflammatoire, cancer, etc.). Cet examen consiste à introduire un endoscope flexible à fibres optiques dans le rectum afin de visualiser la muqueuse et d'effectuer des prélèvements.

Dans tous les cas, si la réhydratation a été impossible à la maison, elle sera effectuée à l'hôpital par voie intraveineuse. Certains agents infectieux nécessitent un médicament spécifique (antibiotique ou autre), administré par voie orale ou par voie intraveineuse au cours de la réhydratation. Les diabétiques et les cardiaques qui régurgitent leurs médicaments les reçoivent par voie rectale, intraveineuse ou en injection. Les malades dont le système immunitaire est déficient (sidéens, cancéreux) et ceux qui ont déjà une maladie de l'appareil digestif devront être hospitalisés afin de récupérer. Quand le risque de contagion est important pour l'entourage ou la collectivité, l'hospitalisation peut s'avérer nécessaire aux fins d'isolement.

Initialement publié par Dr Gilles Michaud, Gastroentérologue le 06/09/2001 - 02h00 et mis à jour par <a href="/taxonomy/term/18947" hreflang="fr">Dr Gilles Michaud, Gastroentérologue</a> le 13/12/2010 - 13h31

Guide familial des maladies publié sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Média, 2001

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