PUBLICITÉ

Implants mammaires : informer et protéger les patientes.

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 25/02/2003 - 00h00
-A +A

Les canons de la beauté en ce début du troisième millénaire n'ont pas beaucoup changé par rapport au précédent. Les poitrines opulentes constituent toujours un must. Ceci a des conséquences graves sur la santé des femmes. Ainsi les implants mammaires qui ont connu un vif succès outre-Atlantique deviennent chez nous une intervention presque banale.

PUB

Saisi de cette affaire en 1999, le Parlement européen vient (enfin !) de remettre un avis. Attention, le Parlement ne se prononce pas sur l'interdiction ou non de ce type d'implants. Tout d'abord, les lobbies industriels sont trop importants. Ensuite, la santé constitue encore un privilège n'appartenant qu'aux états-membres et n'entrant pas dans les prérogatives de l'Union.

Dans trois quarts des cas, c'est la mode qui dirige la demande…

Moralité, le Parlement de Strasbourg se prononce en faveur d'une meilleure information des patientes et recommande l'interdiction d'implantation pour les jeunes filles de moins de 18 ans, sauf pour raisons médicales. Dans 75% des cas, les femmes recourent aux implants mammaires afin de répondre aux canons actuels de la beauté. L'information passe d'abord par une rationalisation de la publicité faite autour de ces implants. De plus, le texte adopté dernièrement recommande au médecin et à la patiente qu'avant de fixer une date pour l'intervention, le corps médical avertisse la patiente de la qualité des implants et de leur (courte) durée de vie. En effet, selon des études pessimistes, le taux de rupture à 10 ans est de 50% mais de 95% après 20 ans !

Passeport pour un implant : une garantie pour les médecins et les patientes…

Le Parlement préconise d'ailleurs qu'un document soit signé par la patiente et le médecin reprenant les caractéristiques de l'implant et d'autres informations utiles. Il serait également intéressant que les états centralisent les informations de manière à constituer des bases de données assurant la tracabilité des implants. Par ailleurs, l'obtention d'un suivi de plusieurs milliers de patientes permettrait de faire progresser la recherche scientifique dans ce domaine. Last but not least, le document européen précise que ces interventions ne peuvent être pratiquées que par des médecins-chirurgiens formés en chirurgie plastique. Elle recommande que des contrôles sérieux aient lieu dans les cliniques pratiquant ce type d'interventions. Précaution inutile ? Pas sûr, notre consœur de la Libre Belgique le 13 février dernier relevait qu'en Espagne, un coiffeur s'était fait condamner pour ce genre de pratiques après qu'une de ces patientes eut dû subir une double ablation mammaire, l'intervention du coiffeur ayant mal tourné…

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 25/02/2003 - 00h00 Communiqué du Parlement européen 12/02/03 La Libre Belgique 13/02/03
Notez cet article
Vous devez être connecté à votre compte E-Santé afin de laisser un commentaire
PUBLICITÉ