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Hypoglycémie

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Souvent, on appelle à tort hypoglycémie un dérèglement du système nerveux autonome, appelé dysautonomie (affection de la même famille que l'hypotension orthostatique, qui frappe surtout les femmes) parce que ses symptômes sont analogues et sont eux aussi soulagés par la prise d'aliments. L'hypoglycémie est attribuable à des problèmes différents selon qu'elle survient à jeun, après un repas ou, encore, accidentellement (chez les diabétiques surtout), bien que les symptômes de base soient les mêmes. Dans presque tous les cas, un dysfonctionnement de l'insuline est en cause l'insuline est l'hormone sécrétée par le pancréas qui règle le taux de glucose dans le sang. L'hypoglycémie n'est pas héréditaire et il n'existe aucun moyen de la prévenir. Elle est rarement dangereuse, mais le cerveau peut être endommagé si on est victime d'attaques répétées et sérieuses. Il existe trois formes d'hypoglycémie. Chez les personnes qui ne sont pas diabétiques, la forme la plus fréquente est ce qu'on appelle l'hypoglycémie réactionnelle. C'est un trouble de la sécrétion de l'insuline après l'alimentation. On n'a pas relevé de facteurs de risque, mais on observe que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à souffrir d'hypoglycémie réactionnelle. Souvent, les personnes victimes d'hypoglycémie réactionnelle ont subi une chirurgie gastrique ou ont un ulcère gastro-duodénal, mais il arrive aussi que les malaises surviennent sans motif apparent, on ignore pourquoi. L'hypoglycémie organique, qui survient à jeun, est une maladie qui frappe surtout les personnes âgées de plus de 60 ans, les hommes autant que les femmes. Les symptômes communs aux trois types d'hypoglycémies sont les suivants :

  • tremblements, sueurs, vertiges, palpitations, faim impérieuse, faiblesse;
  • diminution des malaises si on s'alimente.
Hypoglycémie réactionnelle
  • apparition des malaises de deux à quatre heures après les repas ;
  • plus le repas est riche en sucre, plus les symptômes sont prononcés ;
Hypoglycémie organique
  • apparition des malaises à tout moment, mais ils sont plus fréquents à jeun ;
  • progression lente de la maladie ;
  • prise de poids au cours des années attribuable à un besoin fréquent de nourriture.
Hypoglycémie accidentelle
  • touche essentiellement les personnes qui prennent des médicaments, sont diabétiques ou qui abusent d'alcool ;
  • apparition d'une seconde série de symptômes (nausées, somnolence, désorientation, perte de concentration), qui survient plus tard si on ne s'est pas alimenté ou si le taux de sucre est descendu trop bas. Ces symptômes indiquent que le cerveau manque de sucre.
  • peut entraîner un coma.

Hypoglycémie réactionnelle

  • réaction anormale à la consommation de sucre. Après un repas ou après avoir consommé des aliments sucrés, certaines personnes voient leur taux de sucre sanguin chuter en-dessous de la moitié de sa valeur normale. Ces personnes souffrent d'un dérèglement (la plupart du temps inexpliqué) de la sécrétion d'insuline par le pancréas. Ce dérèglement fait en sorte que le sucre quitte le sang plus rapidement qu'il n'y entre.
Hypoglycémie organique
  • tumeurs. Appelées également insulinomes, elles sont situées dans le pancréas et produisent de l'insuline indépendamment du taux de sucre dans le sang. Un excès d'insuline empêche le foie de fabriquer du sucre. Quand l'organisme est à jeun, c'est le foie qui fabrique le sucre. L'état hypoglycémique survient lorsque le foie est incapable de fabriquer la quantité de sucre requise par le cerveau.
Hypoglycémie accidentelle
  • prise d'une dose excessive d'insuline en injection ou d'hypoglycémiants oraux chez les diabètiques. Il arrive que des personnes prennent deux fois leur dose d'insuline par erreur, qu'elles la dosent mal ou encore qu'elle intervertissent les doses d'insuline à action rapide et celles à action lente. En ce qui concerne les comprimés d'hypoglycémiants, il peut arriver que les personnes les confondent avec un autre médicament ou qu'elles oublient qu'elles les ont déjà pris. Une dose excessive d'insuline et d'hypoglycémiants des suites d'une administration erronée, peut faire chuter le taux de sucre et provoquer une hypoglycémie temporaire, et ce, très rapidement dans le cas de l'insuline. En milieu hospitalier, c'est la cause la plus fréquente des accès d'hypoglycémie ;
  • certains médicaments qui empêchent la production de sucre ou qui stimulent la production d'insuline (notamment les sulfamides) ;
  • consommation excessive d'alcool. L'alcool empêche le foie de fabriquer du sucre.
  • non respect des horaires de repas. Les médicaments pris pour faire baisser le taux de sucre sont prescrits en fonction d'horaires de repas très précis. S'ils ne sont pas respectés, le risque d'hypoglycémie augmente.

  • S'assurer que les malaises ne sont pas attribuables à de l'anxièté. La moitié des symptômes de l'hypoglycémie sont exactement les mêmes que ceux d'une attaque de panique, du genre de celle que l'on connaît pendant quelques instants lorsqu'on a failli avoir un accident de voiture, par exemple.
  • Pendant un malaise, prendre un verre de lait et deux biscuits ou tout produit sucré. Cela fait disparaître les symptômes, quelle que soit la cause de l'hypoglycémie, en normalisant la glycémie (taux de sucre) si elle est basse. L'intérêt de cette mesure est de permettre de déterminer s'il y a véritablement des crises d'hypoglycémie et si elles sont responsables des malaises. Des symptômes analogues survenant avec une glycémie normale sont dus soit à un trouble du système nerveux autonome (dysautonomie), soit à des accès de panique.
  • Éviter de consommer des aliments très sucrés dépourvus d'autres nutriments. Il faut éviter de consommer, par exemple, des boissons gazeuses sucrées ou des fruits très sucrés tels que le raisin ou les bananes.
  • Combiner les glucides à des protéines. Les glucides comprennent les féculents, les légumes, les fruits et les aliments sucrés. Les protéines incluent tous les produits d'origine animale. Par exemple, si vous prenez des fruits le matin, ajoutez des oeufs ou du jambon à votre menu. Cela fait sécréter du glucagon, une hormone qui augmente la glycémie.
  • Manger plus de fibres. Elles ralentissent l'absorption du glucose par l'intestin. Plus le sucre pénètre lentement dans le sang, moins le corps sécrète d'insuline.

  • Vous n'êtes pas diabètique et vous éprouvez un ou plusieurs des symptômes suivants qui disparaissent lorsque vous vous alimentez : accès de tremblements, sueurs, faim impérieuse, grande faiblesse, nausées, vertige, somnolence, désorientation momentanée, perte de concentration, palpitations. Cela constitue une urgence médicale.
  • Vos malaises surviennent le matin à jeun ; la consultation est encore plus indiquée dans ce cas.

  • Hypoglycémie réactionnelle. Lors de la visite médicale, l'examen physique sera généralement normal, car l'hypoglycémie réactionnelle ne présente pas d'anomalies physiques. L'élément le plus important de l'examen est donc le questionnaire, au cours duquel le médecin cherchera les signes de carence cérébrale en sucre ainsi que la chronologie des malaises. Bien qu'encore utilisé, le test d'hypoglycémie provoquée sur cinq heures n'est pas efficace pour diagnostiquer l'hypoglycémie réactionnelle. Il y a une seule façon de la diagnostiquer : chez soi, à l'aide d'un petit appareil qui prélève une goutte de sang au bout du doigt, on imbibe un bâtonnet qu'on insère dans un glucomètre (appareil mesurant le taux de glucose dans le sang). On répète l'opération une dizaine de fois pendant les malaises et on fait de même en l'absence de malaise, puis on compare les résultats obtenus. L'objectif visé est de déterminer si les malaises sont attribuables à l'hypoglycémie, à un trouble du système nerveux autonome ou à des accès de panique.
  • Hypoglycémie organique. Les tumeurs qui fabriquent trop d'insuline sont la plupart du temps trop petites pour être palpées. S'il suspecte une hypoglycémie organique, le médecin demandera des prises de sang à jeun pour mesurer l'insuline et le sucre. Le test du jeûne total sur trois jours, effectué en milieu hospitalier, est très utile pour démontrer la sécrétion anormale d'insuline. On recommande ce test quand on soupçonne une hypoglycémie organique parce que les symptômes surviennent à jeun, quand les symptômes de carence cérébrale en glucose sont prononcés, ou quand les prises de sang révèlent un taux d'insuline élevé et une glycémie basse simultanément et à jeun.
  • Hypoglycémie accidentelle. Le patient étant souvent inconscient, le médecin tente de savoir s'il est diabétique ou s'il prend des médicaments susceptibles de provoquer une hypoglycémie.

De manière ponctuelle, on peut faire disparaître les symptômes en s'alimentant. Les traitements mentionnés ci-après visent la correction des symptômes à long terme ou les malaises sérieux (hypoglycémie accidentelle). Hypoglycémie réactionnelle. Le plus souvent, le traitement consiste à s'alimenter régulièrement et de manière équilibrée en prenant soin de combiner protéines et glucides. Il se peut que le médecin prescrive un médicament qui ralentit l'absorption du sucre par l'intestin ou qui freine les réactions du système nerveux autonome. Hypoglycémie organique. La chirurgie est essentielle pour enlever la tumeur. Le médecin peut prescrire du Diazoxide, un médicament qui détruit en partie les cellules de la tumeur. On l'utilise en général pendant la période précédant l'opération ou lorsque la chirurgie est impossible. Hypoglycémie accidentelle. Si la personne ne peut s'alimenter ou boire un jus sucré parce qu'elle est faible ou inconsciente, le traitement consiste à injecter du sucre par voie intraveineuse, à administrer (par voie intramusculaire, intraveineuse ou sous-cutanée) du glucagon, une hormone qui force le foie à produire du sucre dans les secondes qui suivent l'injection, ou à appliquer à l'intérieur de la bouche un gel contenant du glucose, qui sera absorbé rapidement par la muqueuse. Si l'hypoglycémie est attribuable à un médicament, on réévalue l'ordonnance.

Publié par <a href="/taxonomy/term/18924" hreflang="fr">Dr Dominique Garrel, Endocrinologue</a> le 06/09/2001 - 02h00 Guide familial des maladies publié sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Média, 2001
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krisztin

J'ai fréquemment ce type de malaise. J'ai toujours sur moi (dans mon sac) ces carrés de sucre "Dextro Energy", c'est pas coûteux et c'est très efficace ! Si vous vous trouvez non loin d'un distributeur un coca cola fait tout aussi l'affaire.

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