PUBLICITÉ

Fertilité et âge : des clichés qui font du mal

Article créé le 07/07/2014 - 15h18 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 07/07/2014 - 12h18
-A +A

Aujourd’hui, les femmes font des enfants plus tard… trop tard, et pour des raisons égoïstes. C’est en tout cas l’idée que l’on s’en fait.

La réalité est bien plus compliquée, comme l’a expliqué Luc Bonneux, médecin très médiatique au Nord du pays.

 

PUB

Les femmes font-elles vraiment leurs bébés plus tard ?

Oui et non. Il est vrai que l’âge moyen du premier enfant augmente depuis plusieurs années ; il a atteint 28 ans en 2012. Mais ce n’est pas une anomalie dans l’histoire humaine – au 19ème siècle, l’âge moyen pour une première naissance était de 27 ans.

Ce qui change réellement, c’est l’âge auquel le premier enfant arrive quand on le compare aux débuts de l’activité sexuelle, qui est aujourd’hui de 17 ans environ. Ces 11 ans à faire l’amour sans faire d’enfant, il faut plutôt s’en réjouir que s’en inquiéter ! C’est un triomphe de la contraception bien gérée…

A quel âge faut-il faire un enfant ?

Certes, diront sans doute certains, mais avec l’âge il est de plus en plus difficile de faire un enfant. Tout le monde sait, ou croit savoir, que la fertilité baisse après 30 ans, et encore plus rapidement après 35 ans. Mais s’il est clair que la probabilité d’avoir un enfant diminue avec l’âge, cela ne met pas forcément le projet bébé en danger.

Selon une étude qui date de 2004, 82% des femmes âgées entre 35 et 39 ans qui ont des relations sexuelles au moins deux fois par semaine tombent enceintes en moins d’un an. Contre 86% de celles qui ont entre 27 et 35 ans ! La différence est donc loin d’être aussi énorme qu’on l’imagine.

Y a-t-il de plus en plus de mères « âgées » ?

C’est l’autre idée – il y aurait de plus en plus de mères très (trop) âgées. En réalité, les grossesses tardives, celles qui ont lieu après les 40 ans de la mère, ont toujours existé. La seule différence, c’est que dans le passé, ces enfants étaient précédés par d’autres. Qui ne connaît pas dans son entourage un enfant « revenez-y », né plusieurs années après son frère ou sa sœur ? 

Il y a certes un problème à retarder l’arrivée du premier enfant, mais il ne concerne la minorité de couples qui vont avoir des problèmes de fertilité. En effet, les solutions à l’infertilité existent, mais elles prennent du temps. Du coup découvrir ce problème plus tard dans la vie rend la recherche de solutions plus difficiles.

 

Billet initialement publié le 07/07/2014 - 15h18 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 07/07/2014 - 12h18
Ce billet fait partie du blog : Le blog de la Rédaction
Notez cet article
Vous devez être connecté à votre compte E-Santé afin de laisser un commentaire
chardon

Et si, plutôt que d'imposer le modèles professionnel masculin, on intégrait le modèle féminin, avec ses maternités, dans le déroulement normal d'une vie professionnelle (de plus de 40 ans maintenant) ? Les femmes auraient peut-être envie de faire leurs enfants plus tôt et seraient plus disponibles après 45 ans.

Nous représentons quand même plus de 50% de la population et près de la moitié des actifs !!!

PUBLICITÉ