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Les femmes: plus sensibles à la douleur ?

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 29/11/2005 - 00h00
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Chez les femmes, le seuil de tolérance à la douleur est inférieur à celui des hommes. Ce phénomène vient d'être confirmé par des chercheurs montrant que les femmes possèdent un plus grand nombre de récepteurs cutanés, leur conférant une sensibilité accrue à la douleur. A la suite d'une opération, cette différence selon le sexe devrait être intégrée dans le protocole de prise en charge de la douleur.

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La différence de perception de la douleur entre les hommes et les femmes a très peu été étudiée. Et si une sensibilité accrue chez les femmes était confirmée, comment expliquer ce phénomène ?Ces questions sont bien plus importantes qu'il n'y paraît. En effet, en médecine, et encore plus particulièrement en chirurgie, le traitement de la douleur est une tâche très difficile. Or, toute intervention chirurgicale est source de douleurs post-opératoires qu'il est essentiel de prendre en charge efficacement. De plus, la réussite de l'opération, telle qu'elle est ressentie par le patient, dépend largement de la capacité des professionnels de santé à minimiser les douleurs.Or la prise en charge de la douleur reste mal contrôlée. Malgré les grandes avancées en anesthésie et en traitements médicamenteux, la douleur est insuffisamment traitée.Des chercheurs américains apportent des données intéressantes en démontrant que la différence homme/femme est réelle et en l'expliquant scientifiquement.L'étude entreprise est relativement simple, puisqu'elle a consisté à observer au microscope des échantillons de peau du visage provenant de dix femmes et de dix hommes. On constate ainsi que la peau des femmes présente une densité bien supérieure de fibres nerveuses cutanées : 34 fibres nerveuses par cm2 contre 17 chez les hommes, soit deux fois plus. Or avec un nombre plus important de récepteurs, les perceptions cutanées sont davantage véhiculées vers le cerveau. Cette grande différence pourrait parfaitement expliquer une plus grande résistance à la douleur chez les hommes. Si les femmes ressentent beaucoup plus la douleur que les hommes, ce phénomène devrait être intégré dans les protocoles de prise en charge. Il semblerait notamment judicieux qu'elles bénéficient de techniques chirurgicales distinctes, de doses médicamenteuses différentes, voire d'autres types de médicaments. En pratique, à la suite d'une opération, les patients et encore plus les patientes, ne doivent pas hésiter à demander davantage de traitements anti-douleurs.

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 29/11/2005 - 00h00 Plastic ans Reconstructive Surgey, 116 (5) : 1407-1410, 2005.
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