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Essoufflement d'origine cardiaque, insuffisance cardiaque

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Dans les cas de troubles cardiaques, on parle d'une dyspnée d'apparition récente (jours, semaines ou quelques mois), plutôt qu'un essoufflement évoluant depuis plusieurs années. Lorsqu'elle se présente à l'effort, la dyspnée disparaît habituellement au repos. Si elle se manifeste au repos ou si elle provoque le réveil pendant le sommeil, la dyspnée indique un problème cardiaque encore plus sérieux. Fatigue, douleurs thoraciques, palpitations et syncope (évanouissement) sont les autres symptômes les plus fréquents de troubles cardiaques.

  • Insuffisance cardiaque. La maladie coronarienne, l'hypertension artérielle et toutes les maladies du coeur, si elles ne sont pas maîtrisées ou corrigées, évolueront à court ou à moyen terme vers l'insuffisance cardiaque. Il s'agit d'une réduction de la force de contraction du coeur ou d'un défaut de relaxation du muscle cardiaque (les parois du coeur sont devenues trop rigides). Le coeur affaibli ne pompe plus assez de sang pour nourrir l'organisme et, comme il est rigide au moment où il doit se détendre, il s'accumule une pression de sang excessive dans les poumons, d'où la dyspnée, principal symptôme de l'insuffisance cardiaque. Fatigue, besoin d'utiliser plusieurs oreillers pour dormir (afin de mieux respirer la nuit), expectorations teintées de sang et apparition d'oedème (enflure) au niveau des jambes et des pieds peuvent aussi se manifester. Si on tarde à voir un médecin, le coeur pourra flancher soudainement et provoquer un état de congestion intense, nommé oedème aigu pulmonaire : essoufflement grave et impression intense d'étouffement. C'est un problème très sérieux qui nécessite une consultation immédiate à l'urgence.
  • Angine de poitrine. L'angine de poitrine est une manifestation de la maladie coronarienne, soit l'obstruction des artères du coeur par l'accumulation progressive (sur plusieurs années) de dépôts de cholestérol. L'angine se manifeste habituellement par une dyspnée et une douleur thoracique intense sous forme de lourdeur, de pression ou d'écrasement, souvent à l'effort mais parfois aussi au repos ou durant le sommeil. Chez certains sujets, notamment les diabétiques, l'angine n'entraînera pas de douleur, seulement de la dyspnée. L'angine de poitrine étant dans de nombreux cas annonciatrice d'une crise cardiaque, il faut consulter dès les premiers symptômes. Les personnes présentant un ou plusieurs facteurs de risque de la maladie coronarienne (tabagisme, taux de cholestérol élevé, hypertension artérielle, diabète, obésité et sédentarité) doivent être particulièrement vigilantes. Sont aussi à risque les personnes qui ont des antécédents familiaux de maladie coronarienne précoce et celles qui ont déjà un trouble cardiaque connu.
  • Arythmie. Ce terme général englobe tous les troubles du rythme cardiaque, des plus bénins (causés par le stress ou les médicaments, par exemple) aux plus graves, résultant d'un trouble de la conduction ou de l'activation électrique à l'intérieur du coeur. Les tachycardies (accélération du rythme cardiaque) se manifestent souvent par de la dyspnée, des palpitations, des étourdissements et, parfois, des syncopes. Les bradycardies (ralentissement du rythme cardiaque) se traduisent par une grande faiblesse, des étourdissements, de la dyspnée et aussi la syncope. Les arythmies peuvent accompagner une maladie cardiaque déjà existante.
  • Maladies valvulaires. Il y a quatre valvules à l'intérieur du coeur qui assurent la bonne circulation du sang : les valvules tricuspide, pulmonaire, mitrale et aortique. Les patients porteurs d'un souffle cardiaque (manifestation d'un défaut valvulaire noté à l'auscultation) ou ceux qui ont présenté en bas âge un rhumatisme inflammatoire risquent de voir, avec le temps, une ou même plusieurs valvules cardiaques rétrécir ou avoir une fuite. Lorsque le problème devient sérieux, le patient peut souffrir de dyspnée, d'abord à l'effort puis, progressivement, au repos et même durant le sommeil. Dans certains cas, des palpitations, une syncope et des douleurs thoraciques se présentent également.

  • Être vigilant. Être essoufflé après avoir rapidement monté un escalier, c'est normal et il ne faut pas s'en inquiéter. Par contre, si vous constatez un essoufflement inhabituel à l'effort, au repos ou même la nuit, voyez rapidement votre médecin ou allez immédiatement à l'urgence si le phénomène est intense et persistant. L'essoufflement peut signaler un problème cardiaque ou précéder une crise cardiaque, même s'il n'y a aucune douleur à la poitrine.
  • Adopter de bonnes habitudes. Cessez de fumer ; cela augmentera sensiblement votre longévité et diminuera le risque de maladie coronarienne. Ayez une bonne alimentation et faites de l'exercice tous les jours pour maintenir un poids santé. Trente à quarante minutes de marche rapide trois ou quatre fois par semaine (minimum) sont un "pas" dans la bonne direction.
  • Demander un bilan de santé. À partir de 40 ans, les hommes devraient demander un bilan de santé complet, pour dépister le diabète, une hypertension artérielle ou des problèmes de cholestérol. Chez les femmes, comme les hormones féminines protègent de la maladie coronarienne, le bilan de santé est suggéré à partir de 50 ans.
  • Envisager l'hormonothérapie. L'hormonothérapie (hormones de remplacement) aide les femmes ménopausées à se protéger de plusieurs problèmes, dont la maladie coronarienne et l'ostéoporose, entre autres. Parlez-en à votre médecin.

  • Vous constatez un essoufflement inhabituel à l'effort, particulièrement s'il est apparu récemment.
  • L'essoufflement se manifeste au repos ou vous réveille la nuit.
  • Vous êtes diabétique et avez constaté un essoufflement important, inhabituel et nouveau.
  • Vous présentez des facteurs de risque reconnus de maladies cardiaques.
  • Vous souffrez ou avez déjà souffert d'un trouble cardiaque.

Le médecin procédera à un examen physique et recueillera les détails importants. Il s'assurera qu'il ne s'agit pas d'un problème pulmonaire, d'une anémie, d'angoisse ou d'un déconditionnement physique. Certains examens sont essentiels : analyses du sang, électrocardiogramme (enregistrement de l'activité électrique du coeur), radiographie cardio-pulmonaire, échographie cardiaque. Associée ou non à des tests en médecine nucléaire, l'épreuve d'effort sur le tapis roulant sera souvent prescrite, surtout si l'on soupçonne une maladie coronarienne. S'il le juge nécessaire, le médecin pourra aussi demander l'opinion d'un cardiologue qui prescrira peut-être des examens plus sophistiqués (cathétérisme cardiaque ou coronarographie).

Étant donné qu'on ne guérit pas les maladies cardiaques, les traitements ont pour objectif de ralentir la progression de la maladie, de soulager les symptômes, d'améliorer la qualité de vie et, si possible, de prolonger une existence productive et agréable. Les médicaments sont habituellement prescrits à vie.

  • Insuffisance cardiaque. Il s'agit d'une maladie insidieuse qui requiert qu'on respecte le traitement. La majorité des cas requièrent une médication multiple(inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, certains diurétiques, lanoxin, bêtabloquants ou inhibiteurs calciques). Toutefois, selon le problème à l'origine de l'insuffisance cardiaque, une dilatation coronarienne, un pontage coronarien ou un remplacement de valvules peuvent être requis. Dans les cas extrêmes, le traitement peut aller jusqu'à la greffe cardiaque. Chez certaines personnes, la simple maîtrise de leur tension artérielle suffira à corriger les signes et symptômes d'insuffisance cardiaque.
  • Angine de poitrine. La nitroglycérine (en pilules ou en vaporisateur) servira à soulager ponctuellement l'essoufflement et les crises d'angine. A noter que si on a de plus en plus besoin d'utiliser ce médicament, il faut revoir son médecin. Par ailleurs, il faut aller d'urgence à l'hôpital si on prend trois doses successives de nitroglycérine et que les symptômes ne disparaissent pas.
  • La prévention des crises d'angine nécessitera l'usage de médicaments (nitrates, bêtabloquants, inhibiteurs calciques) et, dans les cas graves ou difficiles à maîtriser, la dilatation coronarienne ou la chirurgie de pontage coronarien peuvent s'imposer. L'aspirine sera essentielle pour réduire les risques de crise cardiaque.
  • Arythmie. Le médecin pourra envisager la pose d'un stimulateur cardiaque permanent (pacemaker) pour corriger la bradycardie symptomatique. La tachycardie, pour sa part, se maîtrise par des médicaments anti-arythmiques ou, dans les cas plus graves, par une intervention chirurgicale pour interrompre l'arythmie ou encore par la pose d'un défibrillateur implantable.Si ce sont des médicaments pour un trouble cardiaque qui sont responsables de l'arythmie, il s'agira de modifier la prescription.
  • Maladies valvulaires. Une chirurgie pour remplacer ou réparer la ou les valvules déficientes peut s'imposer. De plus, une médication à vie, d'anticoagulants notamment, peut être nécessaire.
Initialement publié le 31/05/2001 - 02h00 et mis à jour par <a href="/taxonomy/term/19313" hreflang="fr">Dr Richard Essiambre, Cardiologue, Centre Hospitalier de l'Université de Montréal</a> le 01/08/2005 - 02h00 Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005
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