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L'empathie, pourquoi j'en ai... ou pas du tout?

Publié par Dr Catherine Solano le 16/05/2011 - 16h17
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Notre degré d'empathie dans le couple et dans la vie est déterminé en grande partie par ce que nous avons vécu dans l'enfance avec nos parents... En prendre conscience, c'est pouvoir évoluer positivement.

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L'empathie, c'est quoi?

C'est la capacité à comprendre ce que l'autre ressent. À deviner en partie ses émotions, à en chercher la cause, et à agir et parler en prenant l'autre en compte. Avoir de l'empathie est une qualité sociale très précieuse, essentiellement dans le domaine du couple, de la famille et des relations personnelles, mais aussi dans notre espace professionnel. Cette qualité dépend beaucoup de notre histoire d'enfance.

Quand les parents aiment trop leur enfant, et surtout quand ils l'aiment mal:


C'est le cas des parents trop permissifs, qui acceptent tout, ne grondent jamais, ne formulent aucune critique à leur enfant. Quelles sont les conséquences par la suite?

L'enfant ne va pas apprendre l'empathie. Son degré d'empathie sera très faible. En effet, il n'a pas besoin de chercher à comprendre ses parents, puisqu'ils font tout pour lui sans qu'il n'ait rien à faire. Il est le centre du monde. Par la suite, il a tendance à l'âge adulte à garder ce fonctionnement.

Je suis le centre du monde, donc ce sont les autres qui doivent me comprendre. Je n'essaye pas de me mettre à leur place. En couple, ces personnes ne sont pas à l'écoute de l'autre. Tout leur est dû. Et ils n'entendent pas les demandes, les devinent encore moins. Ils n'ont pas peur de l'abandon, car ils pensent qu'il est naturel de les aimer toujours, comme leurs parents le font. Alors, ils peuvent être très durs pour l'autre, ne jamais prendre de gants pour faire des remarques désobligeantes, réclamer haut et fort ce qu'ils désirent, en un mot, écraser l'autre sans trop le prendre en compte. Quand le partenaire n'en peut plus et part, ils sont complètement déstabilisés, car pour eux, cela ne faisait pas partie des scénarios possibles. C'est un impossible qui survient. Il s'agit d'adultes autocentrés qui ne connaissent pas bien le plaisir d'une vraie relation d'échange.

Quand les parents n'aiment pas suffisamment leur enfant, ou ne savent pas bien lui montrer qu'ils l'aiment. L'enfant n'est pas certain d'être aimé. Il en doute. Comme il en souffre, il fait tout pour être aimé, toutes ses actions sont orientées vers ce but. Pour cela, il faut qu'il comprenne ses parents : ce dont ils ont besoin, ce qui leur ferait plaisir. Il va apprendre l'empathie avec beaucoup de finesse et de puissance. Toute une enfance se passe à observer les parents dans tous les détails pour comprendre comment leur faire plaisir et comment se faire aimer d'eux. C'est dans ce type de personnalités que l'on trouve ensuite le plus haut degré d'empathie à l'âge adulte. En couple, cette personnalité va être très à l'écoute, deviner les désirs de l'autre, anticiper, trouver exactement le cadeau qui fait plaisir...
Le problème, c'est que ce trop plein d'empathie fait que ces personnalités ont tendance à s'oublier. A ne pas oser demander ou dire non, de peur de ne plus être aimé. Ces personnes sont dans une puissante empathie par peur de perdre l'amour de l'autre. Il existe donc une anxiété profonde. Quand une personne qui fonctionne de cette manière parvient à se libérer de cette peur, elle devient un partenaire très agréable: avec à la fois l'empathie et le sentiment de confiance dans la relation. Cela nécessite parfois un travail de psychothérapie.

Parents qui aiment comme il faut. Ils donnent à leur enfant un amour inconditionnel, tout en leur imposant des limites. Les parents savent dire non. Ils ont aussi leurs petits soucis qui font qu'ils ne sont pas 100 % à l'écoute de leur enfant. L'enfant est donc obligé de s'adapter, de chercher à les comprendre, mais sans un fond d'angoisse d'abandon. Ils développent une empathie saine et équilibrée. Ils vont donc devenir des adultes qui, en couple, seront confiants, sauront supporter les soucis de l'autre sans imaginer que tout est de leur faute, sans penser qu'il y a un risque de désamour à la moindre alerte. Leur empathie sera sereine.

Publié par Dr Catherine Solano le 16/05/2011 - 16h17
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