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Diverticulite

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Une alimentation pauvre en fibres et le vieillissement semblent être la cause de la diverticulose. De ce fait, les personnes qui consomment peu de fibres ont habituellement des selles dures et sèches, qui, pour être expulsées, exigent des contractions plus fortes de l'intestin. En exerçant une pression sur les points faibles du sigmoïde (à l'endroit où les artères pénètrent dans la paroi de l'intestin), ces contractions provoquent la formation de diverticules. En outre, l'affaiblissement naturel des muscles de l'intestin peut aussi favoriser la diverticulose.

On estime que 60 % des gens de plus de 60 ans ont une diverticulose. C'est donc une affection commune, qui ne présente aucun inconvénient majeur. Elle peut quelquefois entraîner un certain inconfort quand on doit aller à la selle, soit de légères crampes du côté gauche, qui disparaissent à la défécation. L'inconfort provient du fait que les diverticules causent un épaississement de la paroi intestinale, ce qui provoque une certaine sensibilité de l'abdomen. Mais cela est sans gravité et il n'y a pas lieu de consulter un médecin. D'ailleurs, la plupart des gens ne savent même pas qu'ils ont une diverticulose.

Néanmoins, dans 10 % des cas, il y a inflammation des diverticules. On parle alors de diverticulite et le cas est beaucoup plus sérieux que la diverticulose : il exige une consultation médicale d'urgence. Si elle n'est pas traitée, la diverticulite peut entraîner des complications graves, soit un abcès de l'intestin (les bactéries qui ont proliféré provoquent une inflammation autour de l'intestin), ce qui risque de le perforer et de causer une péritonite (des selles et des bactéries envahissent le péritoine [la membrane qui tapisse l'intérieur de l'abdomen]), ce qui le fait s'enflammer.

Voici les principaux symptômes de la diverticulite :

  • douleur qui commence abruptement, en dessous du nombril et du côté gauche de l'abdomen ;
  • douleur constante, d'intensité variable, qui peut augmenter lors des repas ;
  • fièvre ;
  • nausée, vomissements ;
  • diminution des selles ou constipation ;
  • complication possible si les symptômes durent plus d'une journée, s'intensifient et s'il y a affaiblissement général.

Occlusion d'un diverticule Les selles comportent normalement beaucoup de bactéries. Dans les intestins, et par le fait même dans les diverticules, il y a donc toujours une très grande quantité de bactéries. Quand une particule alimentaire obstrue le diverticule (c'est une des explications scientifiquement plausibles), il y a prolifération des bactéries et inflammation. Les noix et les graines, les fruits qui contiennent des pépins, les grains de maïs soufflé et les grains des épis de maïs sont des particules qui peuvent bloquer un diverticule.

Pour soulager les symptômes Vous pouvez prendre du paracétamol en attendant de vous rendre à l'urgence, à raison de 2 comprimés de 500 mg.

Éviter pépins, graines et autres Si vous savez que vous avez une diverticulose ou si vous avez déjà eu une crise de diverticulite, faites attention aux pépins de pomme, de raisin et d'autres fruits. Le mieux est d'enlever ces pépins pour s'assurer qu'ils n'iront pas bloquer les diverticules. Évitez aussi de consommer des aliments très petits, comme le maïs soufflé, le maïs en épi, les noix et les graines.

Consommer plus de fibres Une alimentation suffisamment riche en fibres (de 30 à 35 grammes par jour) est l'élément le plus important pour la prévention et le traitement des diverticules. Elle ne les fera pas disparaître, mais elle peut aider à prévenir l'inconfort. Les fibres alimentaires agissent de deux façons : elles augmentent le volume des selles et améliorent leur consistance en les rendant plus molles, ce qui facilite l'expulsion et élimine la constipation. La pression exercée sur le côlon étant moindre, il y a moins d'inconfort et moins de risque que des diverticules se développent. Donc, mettez au menu fruits et légumes crus ou peu cuits, légumineuses (surtout les lentilles, les haricots blancs, les fèves de Lima et les pois chiches), le riz brun, les céréales à grains entiers (notamment l'avoine, le son et le blé) et le pain complet. Évitez les mets riches en graisses et les aliments raffinés qui ne contiennent que peu de fibres (riz blanc, pain blanc, pâtisseries, etc.). Augmentez votre consommation de fibres petit à petit (sur six à huit semaines). Une brusque augmentation de l'apport en fibres alimentaires peut avoir des effets désagréables, comme des ballonnements et des flatulences. On suggère donc d'en ajouter 5 grammes par semaine, ou selon la tolérance.

Boire plus d'eau Comme les fibres absorbent beaucoup d'eau, il faut boire entre 8 et 10 verres d'eau par jour pour faciliter leur expulsion.

Éviter les laxatifs à long terme Les laxatifs chimiques (pastilles, liquides ou suppositoires) créent une accoutumance, car ils stimulent artificiellement le fonctionnement de l'intestin. Évitez-les à long terme et tournez-vous plutôt vers les laxatifs naturels, comme le Metamucil et les graines de psyllium. Le jus de pruneaux est aussi une bonne solution pour contrer la constipation (comme il s'agit d'un laxatif assez puissant, un verre par jour suffit). Il faut savoir que la plupart des tisanes laxatives (queues de cerises, notamment) sont très purgatives et peuvent irriter les intestins ; mieux vaut en consommer le moins possible ou sur le conseil d'un pharmacien ou d'un médecin.

Faire de l'exercice Pratiquée régulièrement, au moins trois fois par semaine, une activité physique contribue à diminuer la constipation, donc les risques de diverticulose et, par suite, de diverticulite.

  • Vous ressentez une douleur abdominale inhabituelle, qui dure plus de quatre à six heures et vous avez de la fièvre.
  • Votre état général se dégrade.
  • Vos douleurs abdominales vous inquiètent.

Un examen physique et une prise de sang sont nécessaires pour diagnostiquer une diverticulite (la diverticulite entraîne une augmentation du nombre de globules blancs). Une échographie et un scanner abdominaux servent à confirmer la présence d'une diverticulite, de même qu'à déceler une complication.

Rien n'indique qu'un traitement quelconque puisse éliminer ou faire régresser les diverticules déjà formés. En cas de diverticulose, le principal objectif est de régulariser les fonctions de l'intestin afin d'éviter la prolifération des diverticules et leur éventuelle inflammation dans le sigmoïde. Un régime alimentaire riche en fibres suffit généralement. En cas de diverticulite, on utilise d'abord des antibiotiques (oraux ou intraveineux) pour faire disparaître l'inflammation. Si nécessaire, on procède ensuite à une chirurgie urgente ou élective, selon le cas. Une chirurgie urgente s'impose s'il y a péritonite ou si les antibiotiques n'ont pas donné de résultats au bout de quatre à cinq jours. La chirurgie sert à enlever le bout du sigmoïde malade. Comme les médecins opèrent dans un intestin non préparé (non vidé de ses selles par des laxatifs) et qu'il y a sans doute une forte infection, il faut aussi faire une colostomie. Cela consiste à pratiquer un petit orifice sur l'abdomen, à y coller un sac et à détourner l'évacuation des selles vers cette sortie, le temps de laisser guérir les intestins. Après deux ou trois mois, on réopère le patient pour recoudre ensemble les deux bouts de l'intestin et enlever le sac. Les selles recommencent alors à passer par les voies naturelles sans aucun problème. L'ablation d'une partie du sigmoïde n'a pas d'effets néfastes sur l'organisme. Tout au plus, la personne aura désormais des selles plus fréquentes (deux à trois fois par jour au lieu d'une seule, par exemple). La chirurgie élective est nécessaire pour les gens qui subissent un deuxième épisode de diverticulite et pour les personnes de moins de 50 ans (chez qui le taux de récidive est très élevé : 30 % dans l'année qui suit la crise de diverticulite). Quatre à six semaines après l'administration d'antibiotiques, le patient est réadmis pour la préparation de l'intestin et l'opération. Parce que les médecins opèrent sur un intestin vidé et non enflammé, ils peuvent enlever le bout du sigmoïde malade et recoudre le tout immédiatement. La pose d'un sac n'est donc pas nécessaire. S'il s'agit d'un abcès de l'intestin, les médecins procèdent d'abord à un drainage percutané sous anesthésie locale (on insère un drain dans l'abdomen pour vider l'abcès). On administre aussi des antibiotiques. Quelques semaines plus tard, on opère pour enlever la partie de l'intestin malade et recoudre le tout. Dans ce cas aussi, le sac ne sera pas nécessaire.

Publié par <a href="/taxonomy/term/19388" hreflang="fr">Dr Yves Perreault, Chirurgien général, Hôpital du Haut-Richelieu, Saint-Jean-sur-Richelieu</a> le 06/09/2001 - 02h00 Guide familial des maladies publié sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Média, 2001
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