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Les diabétiques font du sport

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 14/12/2004 - 00h00
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Le diabète et le sport ont longtemps été considérés comme inconciliables. Aujourd'hui, on s'apercoit que les diabétiques tirent beaucoup d'avantages d'une pratique sportive régulière.

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Le diabète provient d'un manque d'insuline, une hormone dite "hypoglycémiante" (*) parce qu'elle permet la pénétration du sucre dans les cellules. Chez les diabétiques, une grande partie de ce sucre reste dans le sang avant d'être finalement évacuée dans les urines. Du point de vue clinique, le diabète se manifeste alors par des urines abondantes, une soif intense, des problèmes de cicatrisation et une grande fatigabilité physique qui peut parfois mener à la syncope. En Belgique, on recense environ 400.000 diabétiques avec une proportion de 10 à 15% de diabète de type I (appelé aussi diabète "juvénile" ou "insulino-dépendant"). Dans ce cas-là, c'est la production d'insuline par le pancréas qui est compromise en raison d'une réaction inappropriée du système immunitaire. Cela concerne des sujets souvent jeunes et par ailleurs en parfaite santé. Les 85% restants sont constitués de diabètes de type II (appelés aussi "diabètes gras", "diabètes de maturité" ou "non insulino-dépendants"). Le problème provient alors, non pas d'une insuffisance dans la production d'insuline, mais de sa mauvaise utilisation dans l'organisme. En général, il s'agit de personnes plus âgées et en surcharge pondérale. Dans un cas comme dans l'autre, le traitement consiste à réorganiser l'alimentation et, si nécessaire, à pallier les carences d'insuline par la prise d'une hormone exogène achetée en pharmacie. Celle-ci est désormais produite par les méthodes de génie génétique, et l'injection s'effectue par le biais de petits stylos rechargeables particulièrement faciles et discrets.

Diabète et sport enfin réconciliés

Le diabétique est trop souvent considéré par son entourage comme une personne diminuée physiquement. La crainte des complications amène à lui éviter toute activité physique éprouvante et, effectivement, un effort intense peut s'avérer dangereux. Dans le cas d'une panne de sucre, l'organisme brûle des corps cétoniques qui empoisonnent littéralement l'organisme. Mais, lorsque le diabétique contrôle bien sa maladie - on dit qu'il est "équilibré" - une cure de mouvements est tout à fait conseillée. En plus de tous les avantages connus du sport (sur les os, le cŒur, la musculature, etc.), ces séances améliorent la pénétration cellulaire du glucose, ce qui permet de diminuer progressivement les doses d'insuline. Parfois même de moitié! Donc, après des années de mise en garde, on recommande désormais le sport à tous les diabétiques, selon leur niveau de forme évidemment. Dans le groupe des diabétiques de type I, certains parviendront même à de très hauts niveaux de performances. Comme la joueuse de tennis Billie Jean King (USA), victorieuse à cinq reprises de Wimbledon (1966, 1967, 1968, 1972, 1973 et 1975), à quatre reprises de l'US Open (1967, 1971, 1972, 1974) ainsi que de Roland-Garros (1972) et de l'Open d'Australie (1968), ou Pär Zetterberg, l'international suédois d'Anderlecht.

(*) La glycémie représente le taux de sucre dans le sang. Sa valeur se situe généralement entre 0,8 et 1,2 g/l. Au-delà, on parle d'hyperglycémie, en dessous, d'hypoglycémie.

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Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 14/12/2004 - 00h00
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