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Diabète de type 2 : l'insuline inhalée est efficace

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 15/08/2006 - 00h00
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L'équilibre glycémique est essentiel dans le traitement du diabète de type 2 non insulino-dépendant. En cas d'échec, si les antidiabétiques oraux s'avèrent insuffisants, il est nécessaire de recourir à des injections sous-cutanées d'insuline. Face à ce mode d'administration délicat, il semblerait que l'inhalation de cette hormone représente une alternative plus pratique et tout aussi efficace.

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Insulinorésistance et complications cardiovasculaires

L'insulinorésistance s'installe progressivement, en partie en raison d'une surcharge graisseuse abdominale et d'une trop grande sédentarité. Pour lutter contre cette résistance à l'action de l'insuline et conserver une glycémie normale (taux de sucre dans le sang), le pancréas augmente sa production d'insuline. Mais à la longue, après plusieurs années et souvent pour des raisons génétiques, la capacité du pancréas n'est plus suffisante. Une intolérance au glucose apparaît, avec une glycémie à jeun légèrement élevée. L'étape suivante est l'installation du diabète de type 2.
Le recours à des médicaments antidiabétiques est alors nécessaire. Certains s'opposent à l'insulinorésistance, d'autres stimulent la production d'insuline. Le diabète étant une maladie rapidement évolutive, le traitement consiste souvent à associer plusieurs antidiabétiques oraux, puis à ajouter de l'insuline.

À noter que la prise en charge est impérative et qu'elle doit être très stricte. En effet, au moment du diagnostic, le patient diabétique de type 2 a une espérance de vie de douze ans inférieure à celle d'un non diabétique. La gravité de la maladie tient aux complications cardiovasculaires. Par exemple, un diabétique qui n'a jamais fait d'accident coronarien a le même risque de faire un infarctus qu'une personne non diabétique mais ayant des antécédents coronariens. De plus, les diabétiques font des accidents plus graves et ont un moins bon pronostic. Ce phénomène tient au fait que les diabétiques présentent une atteinte diffuse et plus distale de l'arbre artériel.
Le traitement doit donc être agressif afin d'obtenir un contrôle strict des glycémies, mais il doit également tenir compte de l'ensemble des facteurs de risque artériel.

Insuline inhalée

Pour en revenir aux administrations d'insuline, elles consistent classiquement en des injections sous-cutanées. Difficiles à réaliser, elles nécessitent un apprentissage. De plus, le patient doit le plus souvent vaincre les réticences relatives à l'auto-injection. C'est ainsi qu'une insuline inhalée a été mise au point. Initialement destinée aux patients atteints de diabète de type 1 (insulinodépendant), cette nouvelle voie d'administration peut se révéler très intéressante pour tous les diabétiques.
Encore fallait-il vérifier l'efficacité réelle de cette nouvelle forme d'insuline précisément chez les diabétiques de type 2.
Cette étude a porté sur 300 malades atteints de diabète de type 2. Divisés en trois groupes, certains recevaient de l'insuline inhalée ou des antidiabétiques oraux, ou les deux. Douze semaines plus tard, les auteurs concluent que l'insuline administrée par voie inhalée est parfaitement capable d'améliorer la glycémie. De plus, elle est très bien tolérée.

En pratique, lorsque le recours à l'insuline s'avère nécessaire, l'insuline inhalée pourrait être utilisée en première intention chez certains patients diabétiques de type 2.

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 15/08/2006 - 00h00 Rosenstock J. et coll., Ann. Int. Med., 143 : 549-558, 2005.
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