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Cytomégalovirus : attention pendant la grossesse !

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Chaque année, entre 500 et 700 enfants présentent des séquelles liées à l'infection à cytomégalovirus. Ce virus est notamment responsable de la moitié des surdités de l'enfant.

Quand un foetus est infecté par le cytomégalovirus, il a 90 % de chances de naître normal, mais néanmoins contaminé. Le problème est que dans 10 % des cas, des séquelles nerveuses ou sensorielles apparaissent plus tard, généralement avant l'âge de 2 ans. Ces séquelles peuvent être un déficit psychomoteur ou un handicap mental ; la surdité constitue la principale séquelle sensorielle alors que les lésions oculaires sont plus rares.

L'infection par le cytomégalovirus (CMV). C'est un virus qui appartient à la famille des virus Herpès. La contamination se fait par contact avec la salive, les urines et les gouttelettes d'expectoration (de toux). On estime qu'environ la moitié de la population est porteuse de ce virus et qu'un enfant sur trois excrète des virus dans sa salive et ses urines.

Adopter des mesures simples d'hygiène permettant aux femmes enceintes, non immunisées par le CMV, de prévenir le risque de contamination. Les femmes concernées sont toutes celles qui vivent au contact de jeunes enfants, c'est-à-dire travaillant en crèche, puéricultrices, assistantes maternelles, institutrices, infirmières en pédiatrie, etc., et toutes les femmes ayant un enfant en bas âge à la maison. Ces mesures de prévention consistent à éviter tout contact avec les urines, les sécrétions nasales et la salive des enfants. En pratique, cela signifie :

  • se laver soigneusement les mains après tout contact avec leurs urines (couche, pot...) ;
  • ne pas goûter leurs biberons, leurs aliments et ne pas sucer leurs cuillères ;
  • ne pas utiliser leurs affaires de toilette (gant de toilette, brosse à dent, serviette...) ;
  • éviter de les embrasser sur la bouche ;
  • éviter le contact avec leurs larmes ou avec les "nez qui coulent".

  • Vous présentez des signes cliniques pseudo-grippaux (fièvre, fatigue, douleurs articulaires ou musculaires, angine avec ganglions cervicaux...) au cours de la grossesse. Il faut cependant savoir que l'infection passe le plus souvent inaperçue, n'entraînant aucun symptôme particulier.
  • Un dépistage systématique est effectué en cours de grossesse.
  • L'échographie révèle une anomalie du foetus.

Le but est de connaître le "statut sérologique" à CMV de la femme enceinte, c'est-à-dire de savoir si elle a été en contact avec le virus et de déterminer l'ancienneté de l'infection. L'analyse sanguine va rechercher la présence d'anticorps : des Ig G et des Ig M. Schématiquement, la présence d'Ig M implique une infection récente et celle d'Ig G, sans Ig M, une infection ancienne. En pratique, ce n'est pas aussi simple, car les anticorps de type Ig M peuvent persister longtemps dans le sang. On a alors recours à une technique qui est la mesure de "l'avidité des Ig G" qui va permettre de savoir plus précisément si l'infection est récente ou ancienne. En cas d'infection récente, une amniocentèse peut être effectuée afin de déterminer si le foetus a été contaminé (on recherche le virus dans le liquide amniotique). A la suite d'une primo-infection maternelle, il faut savoir que le taux de transmission au foetus est de 30 à 40 %. Une surveillance échographique va rechercher des anomalies du développement du foetus, sa contamination entraînant des atteintes plus graves lorsqu'elle se produit au premier trimestre de la grossesse, pendant la formation des organes.

Il n'existe malheureusement pas encore de traitement de la femme enceinte, permettant d'éviter la transmission au foetus. Actuellement, des médicaments "antiviraux" sont à l'étude car ils pourraient atténuer la gravité de la maladie pendant la grossesse. En revanche, on dispose d'un traitement pour le nouveau-né infecté et symptomatique. Il s'agit du ganciclovir, mais il présente des inconvénients importants, comme sa voie d'administration par voie intraveineuse pour des cures d'au moins trois semaines ainsi qu'une toxicité hématologique (envers les cellules sanguines), non négligeables. La décision de traiter est donc discutée au cas par cas. En dehors du traitement médical, tout nouveau-né contaminé est régulièrement surveillé par des tests auditifs afin de permettre une prise en charge précoce d'une éventuelle surdité, ainsi que par un suivi neurologique prolongé. L'interruption médicale de grossesse n'est pas discutée, si les parents la demandent, en cas de graves lésions cérébrales ou de signes d'atteinte disséminée rendant le handicap très probable.

Publié par <a href="/taxonomy/term/19071" hreflang="fr">Dr Sylvie Coulomb</a> le 25/02/2002 - 01h00 Guide familial des maladies publié sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Média, 2001
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