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Besoin fréquent d'uriner

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L'envie d'aller aux toilettes survient d'habitude lorsque la vessie contient environ 250 à 300 millilitres de liquide (un peu plus d'une tasse). L'être humain élimine en moyenne un à deux litres d'urine quotidiennement. Il est normal d'uriner six à huit fois par jour et d'aller aux toilettes une fois durant la nuit. Cependant, beaucoup de gens n'y vont pas du tout la nuit. Si on y va plus souvent, c'est qu'il peut y avoir un problème (évidemment, si on boit beaucoup, il faut s'attendre à y aller plus fréquemment). Le besoin fréquent d'uriner indique que la vessie a besoin de se vider souvent. Cela ne signifie pas nécessairement que la vessie se remplit au complet très vite. Il peut s'agir d'une vessie vieillissante, d'une vessie hyperactive (c'est-à-dire une vessie qui se contracte trop souvent ou d'une mauvaise façon), d'un problème d'inflammation ou d'irritation des tissus, d'un blocage ou d'un dysfonctionnement de l'urètre qui empêche la vessie de se vider complètement. Ce peut aussi être la conséquence d'une maladie. Il est bon de souligner que le besoin fréquent d'uriner n'est pas la même chose que l'incontinence urinaire. Avoir de fréquents besoins d'uriner a un impact important sur la qualité de vie : mauvais sommeil, réduction de l'activité sexuelle, baisse de la confiance en soi, sentiment de honte, embarras, retrait des activités sociales, etc. Les personnes doivent toujours s'assurer de ne pas être trop loin des toilettes ; elles ont peur de ne pas pouvoir se retenir, craignent de mouiller ou de tacher leurs vêtements, de sentir l'urine, d'être embarrassées en public, de vieillir prématurément. En outre, la plupart des gens ne cherchent pas d'aide médicale, car ils sont gênés et ignorent qu'il existe des traitements. Le besoin fréquent d'uriner peut se manifester par les symptômes suivants :

  • besoin d'uriner plus de huit fois durant la journée et plus de deux fois la nuit ;
  • sensation d'urgence ;
  • difficulté à retenir les urines ;
  • le jet urinaire peut être normal, diminué ou d'à peine quelques gouttes.

  • Habitudes de vie. Il faut s'attendre à remplir plus vite sa vessie si on a l'habitude d'avoir en permanence un verre ou une bouteille d'eau à la main. Qui plus est, le café et le thé pris en grande quantité (plus de cinq tasses par jour) ont un effet diurétique (qui augmente la sécrétion urinaire) et irritant sur la vessie, ce qui l'amène à se vider souvent. L'alcool (la bière surtout) a aussi un effet diurétique, tout comme certains produits naturels : la glucosamine, les herbes qui "nettoient l'organisme" et les produits aux propriétés dites amaigrissantes.
  • Cause inconnue. La plupart du temps, après un examen complet, le médecin ne trouve aucune raison au besoin fréquent d'uriner.
  • Vieillissement. De façon naturelle, chez les hommes et les femmes, la vessie perd avec l'âge de sa capacité à retenir l'urine longtemps (parce que les muscles comme le sphincter perdent de leur tonicité). Elle émet donc plus souvent au cerveau le signal qu'elle a besoin de se vider.
  • Diabète. Les diabétiques qui s'ignorent ou ceux dont la glycémie est mal maîtrisée ont souvent besoin d'uriner. En effet, ils boivent beaucoup, car ils éprouvent une soif intense du fait que leur taux de sucre dans le sang est trop élevé.
  • Infections urinaires. Causée par une bactérie ou un virus, l'infection urinaire entraîne une inflammation et une irritation de la paroi de la vessie, ce qui l'amène à vouloir se vider plus souvent. En plus du besoin fréquent d'uriner, l'infection urinaire peut s'accompagner de douleur, de sensation de brûlure à la miction, de sang dans l'urine et, plus rarement, de fièvre.
  • Maladies sexuellement transmissibles (MST). La gonorrhée, la chlamydiose, l'herpès et les condylomes provoquent une inflammation des muqueuses de la vessie. Outre le besoin fréquent et parfois urgent d'uriner, les symptômes suivants sont quelquefois présents : sensation de brûlure à la miction, démangeaisons, sang dans les urines.
  • Cystite interstitielle. De cause encore inconnue, la cystite interstitielle se décrit comme un manque de tissu pour tapisser l'intérieur de la vessie (ce tissu s'appelle le glycosaminoglycans). En fait, cela peut ressembler à un ulcère. Comme la muqueuse à vif supporte mal le contact de l'urine, elle doit se vider plus souvent. On reconnaît la cystite par des douleurs au bas-ventre qui sont soulagées par la miction. Cette maladie touche plus souvent les femmes (neuf femmes pour un homme) sans qu'on sache pourquoi.
  • Hypertrophie bénigne de la prostate. La prostate est un organe de la taille d'une noix situé sous la vessie des hommes et où passe l'urètre. A partir de la trentaine, elle commence à grossir (phénomène normal, mais encore non expliqué) et peut parfois, avec les années, gonfler jusqu'à obstruer l'urètre, empêchant la vessie de se vider normalement.
  • Blocage de l'urètre. Un traumatisme de l'appareil urinaire ou dans la région pelvienne (chirurgie qui guérit mal, installation d'une sonde, accidents de vélo ou de moto) ou un corps étranger dans la vessie (calculs ou objets entrés par le méat urinaire, c'est-à-dire l'ouverture par où est expulsée l'urine) risquent d'obstruer l'urètre. Ce qui se traduira par des besoins accrus d'uriner et une sensation d'urgence.
  • Hyperréflexibilité du détrusor. Le détrusor est le principal muscle de la vessie. Il a la propriété de s'étirer pour contenir l'urine et de se contracter lorsque vient le moment de l'expulser hors de la vessie. Certaines maladies neurologiques (comme la sclérose en plaques, le spina-bifida, les accidents vasculaires cérébraux et les traumatismes de la moelle épinière) détruisent ou endommagent le système nerveux qui contrôle la vessie, ce qui provoque des spasmes (contractions) du détrusor quant il ne devrait pas y en avoir (quant la vessie n'est pas encore pleine).
  • Hyperactivité neurologie de l'urètre. Chez les quadraplégiques, les atteintes neurologiques peuvent faire en sorte que l'urètre se ferme plutôt que de se dilater au moment de la miction. L'urètre et la vessie ne sont donc plus coordonnés et la vessie devient "désordonnée", ce qui se traduit par des spasmes. La personne aura souvent envie d'uriner, sans nécessairement qu'il y ait un jet urinaire normal.
  • Hypersensibilité vésicale. Sans que l'on sache pourquoi, il arrive que certaines personnes soient très sensibles à leur urine (on le remarque surtout chez celles qui ne boivent pas beaucoup). La vessie supporte mal l'urine très concentrée et veut l'éliminer au fur et à mesure.

  • Modifier quelques habitudes. Buvez moins de liquides (cependant pour bien s'hydrater, l'organisme a besoin tous les jours de huit verres d'eau de 250 ml chacun. C'est le minimum). Nu buvez pas le soir, ni avant d'aller vous coucher. Si vous prenez des médicaments ou des produits naturels qui ont un effet diurétique, prenez-les le matin ou tôt dans la journée. Faites attention à votre consommation de café, de thé et d'alcool.
  • Essayer de reconditionner sa vessie. Il existe un exercice qui peut vous aider à rééduquer votre vessie. Il est tout simple. La première semaine, dès que l'envie d'uriner se fait sentir, cessez votre activité, concentrez-vous et attendez une minute avant d'aller aux toilettes. Faites cela pendant une semaine. La deuxième semaine, attendez deux minutes. La troisième semaine, trois minutes. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que la sensation de toujours vouloir uriner se fasse moins présente. Cela peut prendre quelques semaines.
  • Un autre exercice de reconditionnement. Vous pouvez aussi essayer de rééduquer votre vessie afin qu'elle se contracte au bon moment. C'est une forme de biofeedback. Pour ce faire, allez aux toilettes à heures fixes, toutes les trois heures, par exemple ; essayez de vous retenir dans l'intervalle. Urinez jusqu'à ce que vous ayez la sensation que votre vessie est vide. Pour vous en assurez, levez-vous, rasseyez-vous et essayez d'uriner une deuxième fois.
  • Prévoir les petits accidents. Les personnes âgées et les malades n'ont pas toujours toute la mobilité voulue pour se rendre aux toilettes souvent et rapidement. Un pot de chambre ou des couches pour adultes peuvent être très utiles.
  • Tenir son calendrier mictionnel. Avant d'aller voir votre médecin, préparez-vous. Une semaine à l'avance, notez quotidiennement le nombre de fois où vous allez uriner, de jour comme de nuit. Notez si le jet urinaire est normal ou diminué. Inscrivez aussi les pertes d'urine sur votre calendrier. Cela aidera grandement le médecin à avoir un portrait de la situation. De toute façon, c'est quelque chose que le médecin va vous demander de faire.

  • Vous allez aux toilettes plus de huit fois par jour, sans raison apparente.
  • Votre envie d'uriner vous force à vous levez plus de deux fois durant la nuit.
  • Vous avez des maux de ventre qui sont soulagés à la miction.
  • Vous présentez des signes d'infection (fièvre, sang dans l'urine, sensation de brûlure).
  • Vous souffrez d'incontinence urinaire.
  • Vos symptômes nuisent à votre qualité de vie.

En plus de noter les informations nécessaires et de faire l'examen physique, le médecin pourra procéder à une analyse d'urine (pour vérifier la présence de sang, de sucre, de protéines, etc.), à une culture d'urine (pour déceler la présence de bactéries), à une cytologie urinaire s'il y a du sang dans les urines (pour analyser les cellules de l'urine) et, selon le cas, à une évaluation endo-urologique (examen approfondi de la vessie). Chez l'homme, l'examen clinique comprend un toucher rectal pour évaluer la dimension de la prostate.

Dans la plupart des cas, les anticholinergiques constituent le traitement de choix. Ces médicaments ont la propriété d'inhiber les contractions de la vessie, ce qui retardera l'envie d'uriner. Les principaux produits utilisés sont le Ditropan et Ditropan XL, le Détrol et l'Unidet. La plupart du temps, ils doivent être pris à long terme (pendant des mois et même des années).

  • Cause inconnue. Outre les conseils d'usage, le médecin peut prescrire un anticholinergique. Si ce médicament ne donne pas de résultats, on pourra recourir aux antidépresseurs tricycliques à petites doses, comme l'amitryptilline, qui ont aussi la propriété d'inhiber l'hyperactivité de la vessie. Eux aussi doivent être prescrits à long terme.
  • Vieillissement. Outre les conseils de base, les anticholinergiques sont souvent prescrits à long terme, voire à vie.
  • Diabète. Le diagnostic et la maîtrise adéquate de la maladie aident à régler le problème de soif intense.
  • Infections urinaires et maladies sexuellement transmissibles (MST). Elles se traitent par des antibiotiques.
  • Cystite interstitielle. Le médecin prescrira des médicaments (comme l'Elmiron) qui ont la propriété de refaire le tissu qui tapisse l'intérieur de la vessie. Ils doivent être pris à long terme.
  • Hypertrophie bénigne de la prostate. Dans la moitié des cas, le traitement médicamenteux de l'hypertrophie suffit à régler le problème. Les alphabloquants (comme le Flomax) qui sont prescrits par le médecin font relâcher le muscle de la prostate, ce qui permet à la vessie de mieux se vider. Si cela ne donne pas les résultats escomptés, le médecin peut prescrire du Proscar, un médicament qui a la propriété d'empêcher la prostate de grossir. Ces deux types de produits doivent être prescrits à vie pour être efficaces. Les anticholinergiques peuvent être utilisés en même temps pour inhiber les contractions de la vessie. Dans certains cas, on peut recourir à une chirurgie pour enlever la partie gonflée de la prostate, ce qui diminuera l'obstruction de la vessie et de l'urètre.
  • Blocage de l'urètre. S'il y a un corps étranger dans la vessie, il faudra recourir à une chirurgie sous anesthésie locale ou générale pour l'enlever. Un traumatisme de l'appareil urinaire ou dans la zone pelvienne nécessitera une chirurgie endoscopique pour réparer le dommage ou une chirurgie plastique de l'urètre (pour reconstruire l'urètre). Dans tous ces cas, le problème du besoin fréquent d'uriner peut en général se régler.
  • Hyperréflexibilité du détrusor. Si c'est possible, le médecin prescrira un médication pour traiter la maladie qui en est responsable. Sinon, il utilisera les anticholinergiques afin de régler le problème de vessie hyperactive.
  • Hyperactivité neurologique de l'urètre. Des anticholinergiques seront prescrits. Une sonde urinaire pourra servir à vider artificiellement la vessie. Cette pathologie requiert un suivi médical régulier afin d'éviter les atteintes rénales, car une vessie abîmée peut laisser monter l'urine dans les reins.
  • Hypersensibilité vésicale. Une fois sur deux, le fait de boire davantage règle la situation. Autrement, le médecin prescrira des anticholinergiques.
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Initialement publié le 21/03/2005 - 01h00 et mis à jour par <a href="/taxonomy/term/19391" hreflang="fr">Dr Martine Jolivet-Tremblay, urologue</a> le 01/08/2005 - 02h00 Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005
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