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Automutilation, scarification : blessures d'ado, ado blessés

Mise à jour par Louise Culot, journaliste santé le 23/12/2016 - 09h50
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Pourquoi certains ados se scarifient

Il arrive à de nombreux adolescents de passer par un épisode de profond malaise. Leur souffrance est telle qu'ils s'infligent des blessures. Il faut alors les aider à s'exprimer, les soutenir afin d'éviter qu'ils ne se réfugient dans cette pratique ou en développent une habitude. « Le passage de l'enfance à l'adolescence est souvent très périlleux. La métamorphose du corps, les modifications hormonales mais aussi la pression sociale, la peur du regard des autres sont autant de facteurs qui déstabilisent les adolescents, suscitent l'angoisse et sapent la confiance en soi. On en demande énormément aux ado d'aujourd'hui. » Généralement, les adolescents qui se scarifient n'exhibent pas leurs blessures, surtout pas à leurs parents. « Ils ou elles ont honte et ne souhaitent pas blesser ou voir souffrir leurs parents », constate la clinicienne, « mais ils entretiennent une ambivalence, en se dévoilant à certaines occasions ou à certaines personnes. » Il arrive par exemple que quelqu'un le remarque à l'école, à la piscine, au sport.

Comment réagir face à un ado qui se scarifie ?

Si les parents aprennent que l’ado se blesse volontairement, il faut intervenir immédiatement, mais pas n'importe comment ! « Surtout, ne pas les interroger frontalement, leur demander directement pourquoi ils font cela ou ce que cela veut dire pour eux. Ils ne comprennent souvent pas eux-même pourquoi ils le font, ni d'où vient leur douleur. » Catherine Rioult recommende aux parents de rester toujours à l'écoute et de manifester leur soutien à leurs enfants sans jamais les brusquer. « Les parents ne sont peut-être pas les meilleurs interlocuteurs mais ils peuvent orienter leurs enfants, les aider à se confier à leur médecin généraliste, à entamer une thérapie. » L'important est de maintenir le dialogue avec le jeune et de lui donner l'occasion de s'exprimer. Dans cet esprit, Catherine Rioult a développé une approche thérapeutique basée sur l'écriture. « Pour les ados, c'est parfois plus facile d'écrire que de parler. Ils pratiquent l'écriture très couramment, sur internet, ou ailleurs et peuvent en faire un moyen d'expression très efficace pour aborder des questions intimes. » 

Initialement publié par Louise Culot, journaliste santé le 23/12/2016 - 09h50 et mis à jour par Louise Culot, journaliste santé le 23/12/2016 - 09h50

Catherine Rioult est l'auteure de "Ados : scarifications et guérison par l'écriture", Editions Odile Jacob, 2013 (http://catherinerioult.com).

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