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Asthme: l'alimentation en question

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 04/12/2007 - 00h00
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De nombreux sportifs souffrent d'asthme. Or, des récentes études ont démontré le lien entre la consommation de certains aliments, notamment l'alcool, et la survenue des crises.

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Histamine d'asthmatique

La tentation est grande pour le sportif de fêter une victoire par un pot entre amis. Or, beaucoup d'asthmatiques vous le diront, certaines boissons alcoolisées peuvent déclencher des crises ou en aggraver les symptômes. D'après les données épidémiologiques, ce serait même le cas pour environ 30 à 35% d'entre eux. Faut-il alors incriminer l'alcool? Pour les populations asiatiques, celui-ci pose effectivement problème. En raison d'un mauvais équipement enzymatique, ils dégradent en effet très mal l'éthanol (nom scientifique de l'alcool) et accumulent un produit dérivé (l'éthanal) responsable d'une kyrielle de symptômes désagréables connus sous le nom de "gueule de bois". Sous d'autres latitudes, le problème est différent et il faut plutôt incriminer certaines substances présentes dans la boisson. Deux familles se trouvent principalement ciblées: l'histamine et les sulfites. La première est une molécule relativement banale et également présente dans le chocolat, les fromages et les poissons. Chez des sujets épargnés par les intolérances, la dégradation de cette molécule s'opère très facilement grâce à la mise en jeu de certaines enzymes (les "amine oxydases"). Certaines personnes, malheureusement, sont dotées d'une très faible activité de dégradation. L'histamine peut alors s'accumuler, ce qui suffit à déclencher des manifestations évocatrices d'asthme.

Les sulfites pointés du doigt

Les sulfites aussi posent problème. Cette classe de molécule se retrouve dans les neuf aliments le plus souvent associés aux allergies (*). Et là encore, on enregistre une sur représentation des asthmatiques dans la population de personnes sensibles. Les sulfites provoquent des crises chez environ 5% d'entre eux. Malheureusement, on en trouve partout, notamment dans le vin (surtout le blanc) mais aussi les pâtes alimentaires, les chips, les fruits secs, ou encore les cornichons. Parfois aussi dans certaines confitures et gelées. En cas d'intoxication, les symptômes peuvent se manifester de différentes facons: toux, éternuements, raideur du cou, crampes d'estomac, diarrhées. Dans certains cas, les sulfites sont transformés en sulfides et entraînent des colites ulcératives. Sachez qu'une loi, votée en 2005, oblige les producteurs de vin à indiquer sur l'étiquette toute teneur en sulfites supérieure à 10mg/l.

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 04/12/2007 - 00h00 CASTRO-RODRIGUEZ JA (2007): Arch.Bronconeumol., 43 (3): 171-5.
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