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Arthrose : peut-on faire du sport avec une prothèse ?

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 22/01/2015 - 11h07
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Le sport possède un tas de qualités pour se maintenir en forme et en bonne santé. Problème : il use les prothèses qui sont parfois nécessaires pour les personnes souffrant d'arthrose !

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Sport et articulations, une relation à double tranchant

Le sport, pour les porteurs et porteuses de prothèses, est à la fois un bien et un mal. Pourquoi ? Rappelons pour commencer que l'arthrose, principale raison pour la pose d'une prothèse, désigne une déformation des articulations qui concerne beaucoup de monde et encore plus celles et ceux qui accusent un net surpoids, en raison de la pression accrue que ces kilos excédentaires exercent sur le squelette. Et ce n'est pas tout. La graisse présente autour de la capsule articulaire libère des substances pro-inflammatoires qui rongent le cartilage. Enfin le mode de vie passif, que l'on trouve souvent chez les personnes en surpoids, diminue la capacité de régénération.

Pour toutes ces raisons, la pratique régulière d'un sport est chaudement recommandée par tous les spécialistes de la santé des os. Mais attention à ne pas en faire trop ! Au-delà d'une certaine limite, l'effet favorable des sollicitations des articulations par le sport devient délétère. Plutôt que de s'épaissir, le cartilage se fragilise. Cela marque le début d'une triste dégénérescence qui peut aboutir à la disparition complète du beau manteau cartilagineux.

Sport et articulations: Attention hautes pressions

Au stade ultime de la dégradation, on recommande la mise en place d'une prothèse. Le principe est simple : remplacer l'articulation détériorée par un élément artificiel qui remplira le même rôle. Cette opération est aujourd'hui banale : on pose chaque année en Belgique des milliers de prothèses, le plus souvent du genou ou de la hanche.

Evidemment, cette prothèse doit être capable de supporter la pression et assurer en même temps un glissement optimal entre les différentes pièces anatomiques. Et le sport augmente ces pressions. Il faut savoir que lorsqu'on marche, l'articulation du genou supporte 4 à 5 fois le poids du corps. Lorsqu'on se met à courir, cela peut grimper jusqu'à 10 à 14 fois... et le nombre de mouvements est plus important ! 

Dans le passé, quand les prothèses les plus fréquentes contenaient du polyuréthane, on voyait bien qu'elles s'usaient plus vite chez les sportifs que chez les sédentaires  (0.1 mm/an pour le non pratiquant, 0.39 pour le sportif). A l'heure actuelle, avec l'apparition de prothèses entièrement métalliques, les choses sont moins claires. L'usure est normalement moindre, mais elle entraîne théoriquement la libération d'ions de métal dans l'organisme, et on ne connaît pas encore leur impact. Une étude très récente affirme que "l'usure pourrait être plus importante chez les personnes sportives, mais l'impact clinique sur les patients ne fait pas l'objet de consensus."

Est-ce à dire que l'arthrosique est condamné à vivre sans faire de sport ? Sûrement pas. On lui conseille seulement de choisir ses disciplines avec soin. Le vélo et la natation posent peu de problèmes. Quant aux disciplines dites "portées" (en position debout), on veillera à ne jamais forcer et à respecter certains préceptes. Il vaut mieux, par exemple, jouer au tennis sur un terrain en terre battue plutôt que sur surface dure. Histoire de rester sportif toute sa vie !

Initialement publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 07/09/2009 - 00h00 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 22/01/2015 - 11h07

Meira, E. et al., Int J Sports Phys Ther. Nov 2014; 9(6): 839–850.

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