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Anxiété (troubles d'anxiété)

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  • L'anxiété sociale (autrefois appelée phobie sociale) Une personne qui souffre d'anxiété sociale a une peur pathologique qu'on la ridiculise. Même si elle est consciente que cette peur n'est pas fondée (contrairement à la paranoïa) et qu'il n'est pas normal de penser ainsi, elle n'est pas capable de se contrôler et façonne sa vie en fonction de cette peur. Par exemple, elle peut éviter de regarder les gens dans les yeux, vivre retirée, aller faire ses commissions aux heures creuses, travailler seule, préférer un emploi de nuit et refuser les promotions. En outre, plus de 50 % des personnes qui souffrent d'anxiété sociale sont célibataires. L'anxiété sociale, qui touche 13 % de la population, commence fréquemment à l'adolescence (dès les premières expériences de socialisation) et est trop souvent considérée comme de la gêne. Elle n'est parfois diagnostiquée que 10 ou 20 ans plus tard.


  • L'anxiété et le stress post-traumatique Le stress se manifeste après un événement très perturbant. Viol, accident de voiture, incendie et braquage de banque en sont des exemples. Le stress post-traumatique surgit au cours des premières semaines qui suivent le drame et change radicalement la façon de vivre de la victime. Celle-ci vit dorénavant comme si l'événement devait se reproduire et qu'elle devait chercher à l'éviter. Elle revit le drame dans des situations qui le lui rappellent, fait des cauchemars, se replie sur elle-même, vit un état d'alerte qui peut s'accompagner de dépression majeure. Par exemple, une victime d'accident de la route refusera de conduire et même de monter dans une automobile. Le témoin d'un braquage dans une banque évitera de retourner dans une institution financière. De plus, cette personne deviendra hypersensible au stress et sursautera au moindre bruit. Le stress post-traumatique touche environ 7 % des gens ; une intervention médicale rapide après l'événement permet de l'éviter.

  • L'anxiété généralisée

    La personne qui souffre d'anxiété généralisée a une intolérance excessive face à l'incertitude. Ainsi, si elle doit faire un voyage, elle s'inquiète de la température longtemps à l'avance, organise le voyage dans ses moindres détails et cherche même à prévoir l'imprévisible. Au lieu de se réjouir, elle éprouve de l'angoisse à l'idée de ce qui pourrait lui arriver. Cette personne est excessivement prévoyante et arrive parfois à nous convaincre qu'elle excelle dans l'art de la planification (elle ne se reconnaît pas comme malade). Tendue en permanence, elle est sujette à des maux de tête, des douleurs musculaires, de l'insomnie et de la fatigue chronique. L'anxiété généralisée, qui atteint de 7 % à 10 % de la population, mène le plus souvent à la dépression majeure.


  • L'anxiété et le trouble panique (avec ou sans agoraphobie) Ce trouble se définit par la présence répétitive de crises d'anxiété ou la crainte d'en souffrir à nouveau. La personne atteinte croit à tort que ses malaises sont graves, fait une interprétation catastrophique de tout symptôme physique et/ou ne supporte aucune sensation physique désagréable. Par conséquent, quand survient une crise, elle peut être tellement effrayée qu'elle se croit sur le point de mourir ou de perdre la raison. Bien sûr, cette inquiétude constante entraîne elle-même des crises d'anxiété, qui surviennent spontanément et peuvent durer de deux à cinq minutes. C'est un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. La personne atteinte en vient à utiliser des stratégies qui, espère-t-elle, empêcheront ces crises. Souvent, elle décide d'éviter les foules et les endroits publics, persuadée qu'il s'agit d'endroits menaçants. C'est ce qu'on appelle agoraphobie. Entre 2 % et 5 % des gens souffrent de trouble panique.


  • L'anxiété et le trouble obsessionnel-compulsif C'est le trouble d'anxiété le plus complexe, le plus difficile à décrire et à traiter. Il touche 1 % de la population. Il fait référence à une personne obsédée par une idée envahissante dont elle craint les conséquences (obsession) et qui a acquis des aptitudes ou appris des gestes lui permettant d'apaiser ses pensées (compulsion). Par exemple, il peut s'agir d'une personne hantée par la propreté et qui ne peut s'empêcher de se laver les mains 20 fois par jour. Si elle ne se plie pas à ce rituel, elle est envahie par l'angoisse et a le vague sentiment qu'il lui arrivera quelque chose de grave. Ce peut être aussi une personne qui vérifie 12 fois si la porte est bien fermée à clé avant d'aller dormir ou qui éteint les lumières de la maison dans un ordre bien défini, persuadée qu'il lui arrivera malheur si elle agit autrement. Ou encore une personne qui a un rituel très précis quand vient le moment de prendre sa douche et qui le recommence tant qu'il n'est pas fait dans le bon ordre. Les obsédés-compulsifs sont des gens qui perdent plus d'une heure par jour dans ce genre de comportement et qui, bien qu'ils conçoivent l'absurdité de leurs pensées et gestes, se sentent contraints de les respecter. Néanmoins, il arrive que l'anxiété devienne intense, parfois chronique et paralysante. À un point tel que la personne n'est plus capable de fonctionner normalement. On parle alors de trouble d'anxiété. La psychiatrie reconnaît actuellement plusieurs syndromes comme faisant partie des troubles d'anxiété. Ces syndromes se ressemblent dans la mesure où ils provoquent tous des crises d'anxiété répétées, une tension nerveuse permanente, et des comportements anormaux. C'est la cause de l'anxiété qui permet de les différencier et de poser le bon diagnostic. On déterminera ainsi s'il s'agit d'anxiété sociale, de stress post-traumatique, d'anxiété généralisée, de trouble panique ou de trouble obsessionnel-compulsif.

Anxiété : des facteurs génétiques et environnementaux Les troubles d'anxiété sont apparemment causés par la même combinaison de facteurs. En réalité, les scientifiques croient que toutes les personnes atteintes souffrent à la fois d'anomalies neurobiologiques, possiblement héréditaires, et d'un environnement psychosocial à risque (violence familiale durant l'enfance, parents toxicomanes, etc.) ou susceptible de contribuer à l'éclosion d'un trouble anxieux (une jeunesse surprotégée, par exemple). Les scientifiques ne peuvent évaluer la responsabilité relative de chacun des facteurs, car les recherches n'ont pas encore permis de savoir lequel est déterminant. Toutes les tentatives d'explication demeurent des hypothèses de travail, qui ne sont pas nécessaires à l'efficacité d'un traitement.

  • Anxiété : ne pas hésiter à consulter. Si les symptômes d'anxiété décrits plus haut vous sont familiers et qu'ils vous empêchent de fonctionner normalement, consultez sans tarder. Surtout, ne banalisez pas votre problème et n'attendez pas qu'il empire.
  • Anxiété : adopter un style de vie le plus équilibré possible.
  • Anxieux : chercher de l'aide. Sachez qu'il existe, dans plusieurs hôpitaux, des services spécialisés où on aide les gens à gérer leurs troubles d'anxiété. Parlez-en à votre médecin.
  • Anxiété sociale

  • Apprendre à socialiser. Les habiletés sociales s'acquièrent avec de l'entraînement. Par conséquent, tentez de surmonter vos craintes du ridicule et essayez de vous ouvrir aux autres. Par exemple, commencez par faire de petites sorties avec une ou deux personnes dans un endroit tranquille que vous aimez particulièrement. Augmentez graduellement la durée et le nombre de vos sorties dans des endroits de plus en plus animés. Inscrivez-vous à une activité qui vous plaît, sport ou hobby. L'important est d'agir pour surmonter le problème.


  • Stress post-traumatique

  • Parler de l'événement traumatisant. Si vous avez vécu un événement perturbant, vous devez en parler le plus possible pour libérer votre angoisse et prévenir les séquelles psychologiques. Demandez à l'un de vos proches d'être votre "grande oreille", disponible pour vous écouter le jour comme la nuit. Si vous n'avez personne à qui vous confier, sachez qu'il existe des services téléphoniques à cette fin. Ne craignez pas de les utiliser.

    Anxiété généralisée

  • Tenter de se calmer. Si une situation vous angoisse particulièrement, essayez de vous détendre, de respirer lentement en vous répétant : "Je me calme, je me calme". Faites de la relaxation, prenez un bain chaud, écoutez votre musique préférée, partez en promenade. Bref, changez-vous les idées.
  • Rire. L'humour est un bon moyen de désamorcer l'anxiété, car le rire ralentit le rythme cardiaque. Exagérez la situation stressante jusqu'à la rendre ridicule. Regardez un film amusant, lisez un livre rigolo, etc.
  • Prévoir du temps pour... angoisser. Plutôt que de passer tout votre temps à angoisser, prévoyez 30 minutes par jour pas plus pour vous asseoir et vous inquiéter. Si votre anxiété se manifeste à un autre moment de la journée, dites-vous : "J'y penserai plus tard, pendant ma demi-heure d'anxiété." Ce truc vous paraît bizarre ? Eh bien, sachez qu'il y a de fortes chances pour que la majorité de vos tracas aient disparu au moment d'y penser.
  • Relativiser les choses. Demandez-vous si, dans 20 ans, la situation qui vous angoisse tant aujourd'hui aura encore de l'importance. Vous verrez, ça change la façon d'aborder la vie.


  • Trouble panique (avec ou sans agoraphobie)
  • Se rassurer. Il n'existe pas de recettes pour prévenir le trouble panique, mais si vous vous rendez compte que vous amplifiez démesurément les conséquences de vos symptômes anxieux, que vous exagérez en somme, l'angoisse diminuera considérablement.

  • Vous présentez des symptômes de trouble d'anxiété et les conseils pratiques ne vous aident pas à reprendre le dessus.
  • Vous croyez que vos symptômes indiquent un problème physique.

En premier lieu, le médecin procède à un examen physique complet. Par la suite, un questionnaire approfondi lui permet de poser un diagnostic et d'éliminer d'autres maladies organiques qui peuvent présenter les mêmes symptômes.

Les phases de traitement restent essentiellement les mêmes pour tous les troubles d'anxiété. Il existe, entre autres, deux modalités thérapeutiques. Il y a d'abord le volet médication. Actuellement, les ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) donnent de bons résultats, et les effets secondaires sont mineurs dans la majorité des troubles d'anxiété. On connaît ces médicaments sous les marques de commerce Zoloft, Prozac. Il y a aussi le volet cognitif et comportemental. Par une approche de psychothérapie spécialisée (gestion du stress, exposition, restructuration cognitive), le patient peut apprendre à analyser son problème, à l'apprivoiser et, finalement, à le surmonter. Si ces thérapies ne durent que quelques semaines (de 12 à 16, en moyenne), le patient a ensuite la possibilité de se joindre à un groupe de soutien. Cela est parfois conseillé pour conserver les nouvelles habiletés. La durée du traitement dépend de la gravité du trouble d'anxiété. Il arrive parfois que les médicaments soient prescrits à vie. En général, la plupart des médecins combinent médicaments et psychothérapie. /*1228/Crise d'anxiété et attaque de panique sont-elles synonymes?/*/ /*1229/Comment désamorcer une crise d'anxiété/*/

Publié par <a href="/taxonomy/term/19039" hreflang="fr">Dr Pierre Bleau, Psychiatre</a> le 13/11/2001 - 01h00 Guide familial des maladies publié sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media,2001
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