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Des antioxydants pour courir plus vite ?

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 03/02/2004 - 00h00
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La carence en antioxydants est une notion bien connue dans les vestiaires sportifs, mais la supplémentation n'améliore pas forcément la performance… Tout dépend de la charge d'entraînement et de la qualité de l'alimentation.

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Les effets de la pratique sportive sur le statut vitaminique sont controversés. Malgré des apports alimentaires en antioxydants plus élevés (du fait du volume plus important des portions), la plupart des sportifs entraînés présentent un statut en vitamines et minéraux similaire à celui des sujets non entraînés. Chez certains athlètes de haut niveau, il est donc de coutume de recourir systématiquement à une prise de suppléments nutritionnels dans le but - avoué - d'accroître les performances. Cette perception du sportif est relativement déformée, comme le soulignait Irène Margaritis (Faculté des Sciences du Sport, Nice) aux dernières Journées de la Nutrition Appliquées à la Science (JONAS), à Paris*.

Bien gérer l'entraînement

Chez le sportif qui s'entraîne régulièrement, la répétition des exercices active le processus du stress oxydatif, ce qui peut occasionner des dégâts sur les tissus musculaires.En effet, la production de radicaux libres (des substances très agressives générées par l'oxygène) durant l'effort affaiblit les défenses antioxydantes du muscle. Ce phénomène précipite la fatigue musculaire. L'exercice aigu peut même induire des dommages de l'ADN des globules blancs, ce qui réduirait la résistance aux maladies. C'est le cas typique du " rhume du sportif ", après une compétition de grande envergure.Le secret de la performance repose donc avant tout sur la bonne conduite de l'entraînement. Celui-ci doit prévenir toute surcharge inutile, pour éviter le syndrome de " surentraînement ", qui peut frapper aussi bien des athlètes professionnels que des amateurs de bon niveau.

Etre au top et le rester

Le sportif professionnel doit garder une parfaite maîtrise des plages de surcharge physique et des plages de repos. Correctement entraîné, il disposera d'un système antioxydant suffisamment fort pour surmonter un exercice de très longue durée sans subir de dommages oxydatifs, même s'il s'entraîne beaucoup, souligne la spécialiste en médecine du sport.Si l'alimentation est suffisamment variée et riche en fruits et légumes colorés, la plupart des études s'accordent pour dire qu'elle suffit à contrôler l'excès de radicaux libres générés par l'entraînement.En réalité, l'apport complémentaire de vitamines et minéraux antioxydants n'apporte un bénéfice supplémentaire que chez les sujets en déficit avec de fortes charges d'entraînement. C'est particulièrement le cas des jeunes femmes athlètes (marathoniennes, danseuses, patineuses, gymnastes,…) dont l'objectif est d'atteindre la plus faible masse corporelle possible en pratiquant de sévères restrictions alimentaires. Pour les autres, à part un joli effet placebo…

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 03/02/2004 - 00h00 *JONAS 2004. Session sport et nutrition. Vendredi 9 janvier. Maison de la Mutualité. Paris.
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