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Anorexie : un suivi est nécessaire

Publié par Marion Garteiser, journaliste santé le 06/09/2005 - 00h00
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Une étude américaine récente vient de démontrer que les patientes anorexiques, même si elles ont pris du poids durant leur séjour en hôpital psychatrique, ont tendance à retomber dans les troubles alimentaires.

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Dans cette étude, les chercheurs ont donné à 12 femmes hospitalisées pour anorexie et 12 femmes ne souffrant pas de troubles alimentaires le même nombre de calories pour leur petit-déjeuner. Pour leur déjeuner, elles pouvaient absorber à volonté et sans contrôle du milk-shake au yaourt et à la fraise. Le test a été effectué sur les femmes anorexiques au début et à la fin de leur séjour à l'hôpital.Les femmes non anorexiques absorbaient en général 500 calories à peu près, ce qui représentait la moitié de la portion qui leur était offerte. Les anorexiques prenaient 145 calories au début de leur séjour, puis 240 vers la fin - c'est encore moins de la moitié de ce que mangeaient les autres femmes.

Ce résultat soulève le problème de la durée du traitement des troubles alimentaires. En effet, si quelques mois de suivi en hôpital peuvent permettre de retrouver un poids normal, ils sont loin de suffire à rétablir une relation équilibrée avec la nourriture. L'anorexie a des causes profondes qui doivent être prises en charge pour que l'amélioration soit durable. Les troubles de l'alimentation sont souvent présents pendant des années avant d'être pris en charge ; ce que la patiente aura appris pendant son séjour à l'hôpital ne pèsera donc pas bien lourd par rapport à des habitudes de pensée bien ancrées.

Par ailleurs, en milieu hospitalier, l'alimentation est constamment surveillée ; la patiente n'a le choix que de se soumettre au traitement ou de le refuser. Dans la " vraie vie " après la sortie, en revanche, les choix concernant l'alimentation sont plus nombreux et plus complexes. La personne anorexique, si elle est confrontée seule à ces nouveaux choix, retombe donc facilement dans ses vieux travers.

Toutes ces informations confirment ce que disent toutes les associations de lutte contre l'anorexie et la boulimie : les soins médicaux proprement dits ne suffisent jamais à guérir, c'est à la personne souffrante de faire la majeure partie du travail.

Publié par Marion Garteiser, journaliste santé le 06/09/2005 - 00h00
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