PUBLICITÉ

Affections des seins

PUB

Avec les années, le sein se transforme et les tissus perdent de leur tonicité. À la ménopause, les glandes s'atrophient, car elles ne sont plus stimulées par les hormones du cycle menstruel, et la graisse devient le principal constituant. Tout au long de la vie, les seins peuvent présenter certains problèmes :

  • masses
  • sensibilité
  • rougeur avec ou sans sensibilité
  • écoulement

Masses

  • Kyste mammaire. Masse bénigne, bien définie, mobile, pouvant être de la grosseur d'une bille et sensible ou non au toucher. Elle apparaît habituellement quelques jours avant les menstruations et peut disparaître avec la fin des règles. Il s'agit de colostrum qui s'est accumulé dans une glande dont le canal s'est obstrué. Ce sont surtout les adolescentes et les femmes en préménopause qui y sont sujettes. Certaines présentent des kystes à chaque menstruation. Si la masse ne disparaît pas ou persiste après deux cycles menstruels, il faut consulter un médecin.
  • Fibroadénome (ou adénofibrome). Masse bien définie, mobile, de taille variable. Elle ne disparaît pas et peut augmenter de volume ou devenir plus sensible à l'approche des menstruations. Il s'agit d'une masse de chair, résultat de la stimulation des cellules fibroépithéliales (des tissus fibreux du sein). La masse est bénigne et ne se transforme pas en cancer. Toute nouvelle masse doit cependant être évaluée par un médecin.
  • Placard de dysplasie. Masse mal définie (difficile à saisir entre les doigts), sensible au toucher, qui apparaît surtout sur les parties supérieures et externes des seins. Souvent, elle augmente en volume et en sensibilité deux semaines avant les menstruations ; ces phénomènes bénins diminuent et peuvent même disparaître à la fin des règles. Cela est dû à des changements fibreux (formation de tissu cicatriciel) à l'intérieur du sein. Les femmes de plus de 35 ans en sont davantage atteintes.
  • Galactocèle. Masse dure, peu mobile, quelquefois sensible, qui apparaît pendant la période de l'allaitement et qui peut persister après le sevrage. Il s'agit d'une accumulation de lait dans un canal obstrué. C'est tout à fait bénin.
  • Tumeur cancéreuse. Masse dure, souvent mal définie, rarement douloureuse et plus ou moins mobile. Elle se manifeste aussi par une texture différente du reste du sein. Elle augmente de volume sans suivre le cycle menstruel. Les femmes de 50 à 69 ans y sont plus sujettes : plus de 70 % des cancers du sein surviennent à cet âge. La prise d'hormones pendant plus de 10 ans pourrait comporter des risques pour certaines patientes. Par ailleurs, il faut savoir que la prise d'hormones pendant plus de cinq ans après 50 ans augmente le risque de cancer du sein. C'est pourquoi, après 55 ans, les médecins évitent de prescrire une hormonothérapie, à moins que la patiente ne présente des symptômes très incommodants, comme des bouffées de chaleur. Dans ce cas, elle sera régulièrement suivie afin que le traitement soit le plus court possible. Par contre, les contraceptifs oraux ne semblent pas augmenter le risque de développer un cancer du sein. Toute nouvelle masse persistante doit être évaluée par un médecin.
Sensibilité
  • Facteur hormonal. Chez de nombreuses femmes, surtout après 35 ans, les seins deviennent plus douloureux et plus gonflés pendant la période prémenstruelle. Il n'y a rien d'alarmant à cela. La sensibilité peut aussi apparaître sans relation avec le cycle menstruel. C'est généralement ennuyeux, mais non dangereux. On n'en connaît pas la cause.
Rougeur avec sensibilité
  • Abcès mammaire. Rougeur, sensibilité, avec ou sans fièvre, chaleur avec ou sans écoulement verdâtre ou jaunâtre par le mamelon. Cela indique qu'un canal est obstrué et qu'il est devenu un site de prolifération de bactéries. Il faut consulter un médecin.
Rougeur sans sensibilité
  • Cancer superficiel (on dit "superficiel" parce qu'il se situe près de la surface de la peau) présentant des signes inflammatoires. La rougeur peut occuper la moitié du sein et l'épiderme prend l'apparence d'une peau d'orange. Il faut rapidement consulter.
Écoulement
  • Prolactinome. Écoulement spontané et abondant, inodore, jaunâtre et séreux (qui ressemble à du sérum) par plusieurs orifices des deux mamelons. Il s'agit d'une trop grande production de prolactine (hormone qui déclenche la lactation). Le problème provient du cerveau, qui est affecté d'une petite tumeur bénigne de l'hypophyse (prolactinome). Cela peut arriver à tout âge, que l'on ait eu ou non des enfants.
  • Papillome. Écoulement non douloureux et spontané de sang ou de sérosité au niveau du mamelon d'un des deux seins. Il s'agit d'une tumeur dans un canal, appelée papillome. C'est en général bénin, mais il faut consulter sans tarder. Cela survient surtout chez les femmes de plus de 40 ans.
  • Stimulation hormonale. Après une relation sexuelle, une douche ou lors d'émotions fortes, il arrive qu'un liquide blanchâtre et inodore se mette à couler de plusieurs orifices des mamelons. Il s'agit de colostrum. De plus, les femmes qui allaitent continuent souvent de perdre du lait dans les minutes qui suivent l'allaitement. Il s'agit d'un phénomène normal dans un cas comme dans l'autre et il ne faut pas s'en inquiéter.

Ne pas faire l'autruche. Les affections des seins sont très souvent mineures, mais si vous avez le moindre doute, consultez un médecin. Masses

  • Attendre le prochain cycle menstruel. Dans bien des cas, les masses disparaissent au cours du cycle menstruel. Attendez le prochain cycle pour voir ce qu'il en est.
Sensibilité
  • Prendre des médicaments. Un ou deux comprimés d'acétaminophène (325 mg ou 500 mg) quatre fois par jour, jusqu'à un maximum de 4 g par jour, aideront à soulager la sensibilité. Des anti-inflammatoires peuvent aussi êtres utilisés selon la dose recommandée par le fabricant. Vous pouvez prendre un des deux médicaments ou les deux si la sensibilité est difficile à maîtriser.
  • Essayer la médecine douce. Des massages en douceur sur les seins peuvent également s'avérer efficaces, tout comme des compresses ou une douche froide ou tiède.
  • Modifier son alimentation. Les produits contenant de la méthylxanthine (vin, fromage, chocolat, thé et café) peuvent, chez certaines femmes, stimuler la douleur. Consommez-les avec modération.
  • Prendre des suppléments vitaminiques. Toutefois, selon plusieurs études, la prise de vitamine E s'est révélée inefficace en ce qui concerne la sensibilité des seins.
  • Porter un bon soutien-gorge. Les soutiens-gorge à maintien ferme ou conçus pour le sport peuvent contribuer à réduire la sensibilité des seins. Le port du soutien-gorge la nuit peut aussi soulager les douleurs.
Rougeur
  • Mettre des compresses. Des compresses d'eau tiède, appliquées plusieurs fois par jour à raison de 15 minutes chaque fois, peuvent être efficaces.
Ecoulement
  • Rester vigilante. D'habitude, l'écoulement des deux seins est sans conséquence et il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Il faut simplement éviter de masser les seins ou de trop les manipuler afin de ne pas stimuler davantage l'écoulement. Par contre, s'il n'y a qu'un sein qui coule, mieux vaut consulter un médecin. De toute façon, il faut consulter en cas de doute. Essayer de remarquer si le ou les seins coulent d'un ou de plusieurs orifices, car le médecin vous posera la question.

  • La masse ne disparaît pas à la fin des menstruations.
  • La masse apparue pendant la période d'allaitement persiste.
  • Vous avez une rougeur persistante, accompagnée ou non de sensibilité.
  • Vous constatez un écoulement d'un des seins.
  • L'écoulement des seins vous inquiète.

  • Vous remarquez un écoulement de sang par le mamelon.
  • La sensibilité est devenue intolérable.

Le médecin prendra note des informations importantes et procédera à à un examen physique complet. Il pourra demander une échographie des seins ou une mammographie (radiographie des seins). La mammographie s'adresse davantage aux femmes de plus de 50 ans, car le tissu mammaire est alors beaucoup moins dense, donc plus facile à examiner par mammographie. Lorsqu'il y a une masse, le médecin pourra procéder à une ponction. C'est une intervention rapide, peu douloureuse et nécessaire pour établir le diagnostic de placards de dysplasie, de fibroadénome ou de cancer du sein. La ponction fait aussi partie du traitement des kystes mammaires et des galactocèles. Toute rougeur sans sensibilité devra être évaluée par une biopsie pour éliminer la présence d'un cancer superficiel.

Masses

  • Kyste mammaire. Il est sans danger et, habituellement, ne nécessite pas d'ablation chirurgicale. Le traitement par ponction suffit, bien qu'il ne soit pas toujours nécessaire.
  • Fibroadénome. Il s'agit d'une lésion bénigne, mais le médecin peut décider de la faire enlever par chirurgie si elle augmente de volume, cause de la douleur ou inquiète la patiente.
  • Placards de dysplasie. Ils disparaissent souvent avec le temps. Il n'y a donc pas lieu de les enlever chirurgicalement, sauf en cas de doute sur le plan diagnostique.
  • Galactocèle. Pour faire disparaître un galactocèle, il suffit de le ponctionner afin d'évacuer le lait. Cette intervention mineure est rapide et sans douleur et se pratique dans le cabinet du médecin.
Tumeur cancéreuse
  • Dans un tel cas, il faudra sans doute procéder à une mastectomie partiellle (ou tumorectomie). Il s'agit d'enlever la masse avec un peu de tissu au pourtour et d'enlever ou non les ganglions lymphatiques, situés sous les aisselles. C'est une intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie générale qui donne de très bons résultats. Il faut souvent compléter ce traitement par de la radiothérapie ou de la chimiothérapie afin de minimiser les risques de récidive et de métastases à distance. De nos jours, les médecins ont rarement recours à la mastectomie totale (ablation du sein entier).
Sensibilité
  • Certains médicaments, comme les contraceptifs oraux ou le Danazol (nom commercial d'un produit qui sert à induire une pseudo-grossesse) peuvent être prescrits pour soulager une sensibilité excessive.
Rougeur avec sensibilité
  • Abcès mammaire. Il devra être traité par drainage, avec ou sans antibiotiques.
Rougeur sans sensibilité
  • Cancer superficiel. Le traitement adéquat sera immédiatement entrepris (chirurgie, chimiothérapie ou radiothérapie, selon le cas).
Ecoulement
  • Prolactinome. Il disparaît grâce à un traitement médical adéquat, c'est-à-dire des médicaments à base d'hormones (mais il ne s'agit pas ici de l'hormonothérapie substitutive pour les femmes ménopausées).
  • Papillome. Il se traite par ablation chirurgicale sous anesthésie générale ou locale. Il s'agit d'enlever le canal situé derrière le mamelon, tout en préservant celui-ci.
Initialement publié le 31/05/2001 - 02h00 et mis à jour par <a href="/taxonomy/term/19332" hreflang="fr">Dr Josée Provencher, Chirurgienne, Cité de la Santé, Lava</a> le 01/08/2005 - 02h00 Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media, 2005
Vous devez être connecté à votre compte E-Santé afin de laisser un commentaire
PUBLICITÉ