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Adénome de la prostate

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La prostate est une glande située sous la vessie. Elle participe à la formation du sperme et au bon fonctionnement de l'éjaculation. Elle est sous le contrôle d'une hormone, la testostérone : celle-ci stimule la croissance de la prostate, ce qui augmente son poids avec l'âge.

Le myofibrome, une tumeur qui se développe à partir des constituants glandulaires et musculaires de la partie centrale de la prostate. Cette tumeur est responsable de l'augmentation de volume de la prostate. La prostate est située à la base de la vessie, elle est traversée par l'urètre, canal qui permet l'évacuation de la vessie. L'augmentation de volume de la prostate peut donc entraîner des difficultés à uriner en raison d'une obstruction (ou compression) de l'urètre. Il s'agit d'un processus qui évolue de façon très progressive, sur plusieurs années. Le mécanisme initial à l'origine du développement d'un adénome prostatique reste inconnu. Un déséquilibre hormonal est soupçonné.

Savoir qu'un adénome de la prostate est toujours bénin et qu'il ne présente pas de risque de dégénérescence cancéreuse. L'adénome et le cancer se développent sur des parties différentes de la prostate : au centre pour l'adénome, à la périphérie pour le cancer. Suivre certaines règles hygiéno-diététiques en cas de difficultés urinaires :

  • Eviter les boissons alcoolisées ou contenant de la caféine.
  • Eviter l'absorption de grandes quantités de liquide.
  • Eviter les aliments épicés.
  • Eviter des mictions trop espacées.

  • Symptômes secondaires à la compression de l'urètre : difficultés à débuter la miction, diminution de la force du jet, nécessité de pousser, gouttes résiduelles à la fin de la miction.
  • Symptômes secondaires à l'irritation de la vessie : pollakiurie (envies fréquentes d'uriner) diurne et nocturne, mictions impérieuses (envies pressantes).
Complications :
  • Rétention urinaire complète (plus d'écoulement d'urine).
  • Hématurie (sang dans les urines).
  • Fuite permanente d'urine (rare).
  • Infection urinaire ou calculs de la vessie (liée à la stase).
  • Insuffisance rénale de découverte clinique (gros rein) ou biologique.

A l'interrogatoire, le médecin fait préciser la nature des troubles de la miction. Il va également s'enquérir d'éventuels antécédents de maladie sexuellement transmissible et de prostatite, et chercher la prise de médicaments pouvant interférer avec la miction (diurétiques, bêta-bloquants, psychotropes, myorelaxants, anticholinergiques, inhibiteurs calciques). Le toucher rectal est indispensable pour faire le diagnostic d'adénome (prostate lisse, élastique, bien délimitée). Les examens complémentaires servent à déterminer l'urgence du traitement en recherchant d'éventuelles complications de l'adénome. L'échographie permet d'évaluer le volume de la prostate, la vidange de la vessie et l'état des reins. Elle se fait habituellement par voie sus-pubienne, à la partie basse de l'abdomen, mais peut également être faite par voie endorectale pour mieux analyser la structure interne de la glande. Deux examens biologiques sont indispensables : la créatinémie (taux de créatinine dans le sang) pour détecter une insuffisance rénale et le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) pour éliminer un éventuel cancer de la prostate associé (taux élevé de PSA).

Il dépend surtout de la gêne occasionnée par l'adénome et de son retentissement sur la qualité de vie. Il est médical en cas de symptômes mineurs, sans retentissement important sur la vidange de la vessie. Le choix est fait entre trois classes de médicaments :

  • Les alphabloquants permettent une meilleure vidange de la vessie. Ils sont parfois mal tolérés en raison de leur action collatérale hypotensive (précautions au lever).
  • Un inhibiteur de la 5-alpha-réductase (le finastéride) est un traitement à visée hormonale qui agit sur le métabolisme de la testostérone. Il doit être prescrit avec prudence en raison de ses effets secondaires.
  • Les extraits de plantes sont indiqués pour les troubles urinaires légers. Leur action pharmacologique est encore mal connue.
Le traitement chirurgical s'impose lorsque le patient ne supporte plus les symptômes urinaires, d'emblée ou après un traitement médical. Il devient indispensable en cas de complication (infection urinaire récidivante, insuffisance rénale, lithiase vésicale) ou même urgent devant une rétention aiguë d'urines. L'ablation de l'adénome peut se faire par :
  • Voie sus-pubienne (ouverture au-dessus du pubis) en cas de prostate volumineuse.
  • Voie endoscopique si l'adénome n'est pas trop gros. Elle consiste à retirer l'adénome copeau par copeau sous contrôle vidéo à l'aide d'un bistouri électrique.
La conséquence la plus fréquente du traitement chirurgical est la stérilité par éjaculation rétrograde : lors des rapports, le sperme n'est plus émis vers l'extérieur, mais vers la vessie. Par contre, les érections ne sont pas affectées par l'intervention et l'orgasme est conservé même s'il ne s'accompagne plus d'émission de sperme. Pour y remédier chez l'homme qui souhaite avoir des enfants, on pratique une incision du col vésical et de la prostate sous endoscopie, ce qui entraîne une diminution importante du risque d'éjaculation rétrograde.
Initialement publié le 13/08/2003 - 02h00 et mis à jour par <a href="/taxonomy/term/19071" hreflang="fr">Dr Sylvie Coulomb</a> le 20/11/2008 - 01h00 La prostate. A. Steg, L. Boccon Gibod. Hermann ; La F.M.C. du Généraliste : les traitements de l'adénome prostatique. Le Généraliste n° 2224 du 08/11/2002 ; Troubles urinaires de l'adulte. Xavier Cathelineau et Guy Vallancien, éd. " le Quotidien du Médecin "-Masson.
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