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Accidents nucléaires : pensez à l'iode !

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 11/03/2003 - 00h00
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Les récentes (fausses) alertes nucléaires, qui ont eu lieu dans notre pays, nous rappellent qu'il est indispensable en cas d'incidents nucléaires de protéger notre thyroïde. L'expérience malheureuse de Tchernobyl a permis aux chercheurs de mesurer les conséquences à long terme mieux qu'il ne l'avait fait à Hiroshima ou Nagasaki.

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Le mensuel publié par le Centre Belge d'Informations Pharmacothérapeutiques, le CBIP, édite un certain nombre de recommandations à ce sujet. Le Centre se base sur les informations contenues dans le site de l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire.

Iodez-vous !

" Afin de protéger les habitants des zones situées à proximité d'installations nucléaires (également appelées "zones de plan d'urgence") contre le risque de cancer thyroïdien lors d'un éventuel accident nucléaire, les autorités belges leur ont offert la possibilité de se procurer gratuitement, de fin avril à juin 2002, des comprimés de 65 mg d'iodure de potassium (équivalent à 50 mg d'iode) dans les pharmacies officines de ces zones de plan d'urgence. Actuellement, on peut également acheter des comprimés d'iodure en pharmacie ", rappelle le CBIP. En cas d'incident nucléaire, les comprimés doivent être pris aussi vite que possible après l'annonce officielle par les autorités. Attention, il serait dangereux de prendre ces médicaments en dehors de cette indication. Les doses à prendre sont :

  • Chez l'adulte, de 130 mg d'iodure de potassium en une prise par jour, ce qui correspond à 2 comprimés. La prise doit être répétée tous les jours aussi longtemps que l'exposition à l'iode radioactif le justifie.
  • Chez l'enfant, la dose doit être calculée en fonction de l'âge.
  • Chez les nouveau-nés et les femmes enceintes ou en période de lactation, la dose (1 comprimé) ne sera prise qu'une seule fois.

Contre-indications

Cependant, un certain nombre de personnes ne peuvent pas prendre de sels d'iode. C'est notamment le cas pour les patients souffrant d'une allergie à l'iode, d'une affection thyroïdienne, de certaines formes d'affections de la peau,...C'est pourquoi il est conseillé à ces patients demeurant dans la zone concernée par le plan catastrophe de contacter leur médecin afin de savoir quelle attitude adopter. En effet, ce dernier devra mettre dans la balance le risque de cancer de la thyroïde et le danger encouru par une prise d'iode en fonction de la pathologie particulière que présente le patient. Différents facteurs influenceront aussi sa décision.

  • Tout d'abord, concernant l'allergie à l'iode, celle-ci survient le plus souvent après une injection de sels iodés et pas une ingestion.
  • Par ailleurs, un autre facteur important est la distance. En effet, la radioactivité diminue en fonction de la distance. Plus on habite loin, moins le risque est grand. Le médecin peut aussi conseiller à ces patients de rester confinés chez eux, ce qui diminuera le risque.
  • L'âge joue également un rôle.
  • Les foetus 10-12 semaines de grossesse) et les enfants (le risque diminue avec l'âge) sont très à risque.
  • A partir de 45-50 ans, le traitement n'est pas toujours utile et les risques contrebalancent les bénéfices.
  • Enfin, à partir de 60 ans, le traitement n'est plus conseillé en raison du risque de maladie thyroïdienne non détectée.
  • Enfin, la prise d'iode peut être remplacée par d'autres substances.
Tout ceci pour dire que le plan catastrophe prévu autour des centrales ainsi que les campagnes d'informations existent. Si vous possédez des comprimés d'iode datant de la précédente campagne d'informations (1999), gardez-les. Ceux-ci ne seront périmés qu'en 2006. Si vous habitez près d'une centrale ou d'un dépôt et que vous ne connaissez pas les démarches à suivre, renseignez-vous auprès de votre médecin ou votre pharmacien.
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Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 11/03/2003 - 00h00 Prophylaxie iodée en cas d'accident nucléaire: contre-indications à l'iode, Folia Pharmacotherapeutica, février 2003 (http://www.cbip.be ) Campagne Iode, l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire ( http://www.fanc.fgov.be )
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